L'éclairage de Ludovic Chazalon, programmateur du festival


Se dégage-t-il une idée-force pour cette nouvelle édition du Rhino ?
Ludovic Chazalon : J'ai voulu tout d'abord mettre en avant l'explosion des jeunes talents français et européens. Nous programmons des musiciens en qui nous croyons et que nous avons envie de suivre de près, comme par exemple la très prometteuse chanteuse Agathe, Eva Buchmann et Sonja Huber qui forment le très étonnant Duo Lottchen. On pourrait parler également des Steady Rollin' Men qui font partie de cette même pépinière que l'on souhaite accompagner dans son évolution… Et puis je garde et défends cette envie récurrente de travailler avec tous ces artistes qui vivent et créent en Rhône-Alpes. Il y aura cette année deux créations qui justement mettront en avant ces musiciens-là. Tout d'abord avec Le Chant des Possibles qui est un quartet composé de deux trompettes, un trombone et une clarinette basse. Quatre super musiciens qui vont créer des morceaux avec des élèves des conservatoires de Saint-Chamond, Massenet à Saint-Etienne, La Grand-Croix, Givors et l'association musicale de Saint-Christo en Jarez. Nous avons mis en place une sorte de mini-tournée de quatre concerts pour chacun desquels on retrouvera bien sûr le quartet mais aussi la totalité des élèves. Un vrai challenge ! La seconde création est le projet que l'on a mis en place autour du trio Noureux-Sabatier-Spirli avec quatre jours de représentations dans la salle Aristide Briand à Saint-Chamond, pour le jeune public.

Un commentaire sur les trois coups de cœur du Petit Bulletin ?
Ce sont trois grandes premières pour le Rhino ! Nous avons monté la soirée funk du 3 octobre avec Thierry Pilat, le programmateur du FIL. Une belle occasion de faire venir James Taylor qui est l'un des inventeurs de l'acid-jazz et qui a fait revivre l'orgue Hammond dans les années quatre-vingts. Le maillage avec Novox nous a paru évident puisqu'ils sont dans un univers musical assez proche... Slow Joe est quant à lui un artiste hybride, inclassable, il est une sorte d'Elvis Presley et sa musique tend à la fois vers le blues et le rock, avec des accents parfois presque calypso ! Son écriture musicale est très riche et vraiment originale, c'est un vrai coup de cœur pour nous aussi… Enfin, comme tous mes confrères je suis la carrière de Trilok Gurtu depuis de nombreuses années, c'est un percussionniste de très grande classe et il fait partie de ces pointures pour lesquelles il faut être plutôt patient avant de pouvoir les programmer. L'idée de rendre hommage aux grands trompettistes de jazz est très intéressante et l'Allemand Mathias Schriefl est de plus vraiment incroyable au sein de ce nouveau quartet.


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36 chandelles de Jazz(s)