Tony Melvil court toujours

Il est l'un des coups de cœur inattendus du festival, encore quasi inconnu du grand public bien qu'il sillonne l'hexagone depuis déjà une grosse dizaine d'années, Tony Melvil est farci de talent et bourré d'humour.


Bourguignon de naissance mais Nordiste d'adoption, violoniste, guitariste, chanteur et un peu comédien, il cultive un univers sombre et chaleureux à la fois. Nos amis de Télérama situe le personnage quelque part entre Tom Waits pour sa profondeur et Mathieu Boogaerts pour sa sobriété. Entre rock et blues, l'apport du violon joué à l'archet, en pizzicato ou façon yukulélé glisse de faux airs de Louise Attaque. Avec une Tentative d'évasion en 2012 puis La Cavale en 2014, on peut dire que l'artiste a de la fuite dans les idées lorsqu'il s'agit de donner un thème à ses albums. «Je ne sais pas pourquoi, ça fait des années que j'ai des histoires avec des armes qui tournent dans la tête…» Le chanteur se produit indifféremment en solo ou en trio et avoue revenir de loin : «Avant, je sortais moi-même plombé de certains concerts…» Mais l'assurance est venue avec le temps car le trentenaire s'est taillé des rôles sur mesure : «C'est maintenant vraiment mon terrain de jeu».

Trois mètres carrés
Il dissémine dans ses chansons ses d'états d'âmes qu'il scénarise et met en scène, autant d'histoires singulières et de personnages un peu solitaires, tour en tour en prison, en cavale ou en hôpital psychiatrique ! «Trois mètres carrés c'est juste assez pour ne pas vivre, c'est juste assez pour pas crever, pour apprendre à me détester, maintenant j'ai deux anniversaires, un en avant un en arrière.» Des textes qui révèlent une poésie voyageuse et parfois cocasse. «Une traversée du Nil, putain c'que c'est long. A la nage c'est débile, faut réfléchir en amont. J'aurais dû écouter ma mère quand elle m'a dit jeune imbécile, le tour du monde en solitaire c'est pas si facile.» Il écrit la vie en noir et blanc avec un joli dégradé de gris qui laisse aussi transpirer remords et regrets. «Si on savait ce qu'on sait qu'on a tu. Si on savait ce qu'on tait qu'on a su…» En 2013 Tony Melvil a obtenu plusieurs prix confirmant son statut de jeune-talent-très-très-prometteur, alors courez le découvrir !

Soirée des Fils du Ciel : Tony Melvil + Barcella, samedi 15 novembre à 20h30, Théâtre Quarto à Unieux


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