La chanson québécoise, ce n'est pas seulement Céline Dion ou Garou ! La preuve ce mois-ci avec la venue de nombreux artistes de la Belle Province dans la Loire à l'instar du poète Richard Desjardins et la détonante Klô Pelgag. Nicolas Bros
Le mois de novembre se pare du drapeau fleurdelisé. Une belle place est laissée à la “vraie“ chanson québécoise. Tout d'abord avec la programmation du festival Les Oreilles en Pointe qui, cette année encore plus que les autres, offre une visibilité à sept artistes provenant de l'autre côté de la “flaque“. Parmi ces noms, mettons le doigt sur l'un des plus emblématiques, celui de Richard Desjardins. Extraordinaire et infatigable poète à la voix loin des standards habituels, il possède une sensibilité artistique et une plume hors norme. Originaire de la région d'Abitibi à laquelle il est attaché plus que tout, cet auteur-compositeur-interprète est un grand de la chanson québécoise francophone. Il suffit d'écouter Tu m'aimes-tu ? ou Les Yankees pour découvrir l'univers de cet esthète des mots. A l'image de Felix Leclerc, Gilles Vigneault ou Claude Léveillée, Richard Desjardins fait partie des légendes de la chanson au Québec.
La relève est assurée
De couleur musicale et de poésie, Klô Pelgag n'en manque pas non plus. Dans un autre style, cette toute jeune Québécoise de 23 ans a marqué l'année 2014 de son empreinte jusqu'en France. Très inspirée par la musique et la poésie des années 70, Chloé Pelletier-Gagnon a sorti son premier album L'Alchimie des Monstres au début de l'année. Le résultat est un disque cohérent, fort et foisonnant. Une réussite à tout point de vue. Mêlant envolées vocales enjôleuses, mélodies texturées, on pense facilement à la rapprocher de Camille. Mais la force de la jeune fille réside également dans sa capacité à évoquer de manière douce et sans pathos des thématiques dures telle que la perte d'un proche. «Je ne crois pas que ce soit plus facile d'évoquer cela dans une chanson, explique-t-elle. Il faut savoir de quelle façon nous sommes à l'aise pour aborder la chose. Je crois que l'émotion doit être pertinente au moment de l'écriture comme des années après.». Abordant la musique avec intuition et liberté, elle s'est entourée de musiciens issus du classique, notamment pour les cordes. Une façon d'obtenir ainsi une texture musicale enrichie. Sur scène, Klô Pelgag aime s'amuser avec le public. «C'est important pour moi de déranger un peu les gens, assure-t-elle. Qu'ils ne soient pas seulement dans une bulle de confort. Un de mes objectifs serait de les amener ailleurs et qu'ils se surprennent eux-mêmes par la venue de cet élément extérieur qu'est le spectacle.» Nous voilà donc prévenus.