Classiques au Car, olé !

Découvrez en ce mois de novembre les archipels colorés de la compagnie Philippe Car au théâtre du Parc d'Andrézieux-Bouthéon. L'Agence de Voyages Imaginaires revisite deux classiques, une tragédie et demie et du comique, sous des auspices musicaux. Préparez vos maracas, les soirées vont être Olé olé. Florence Barnola


L'Agence de Voyages Imaginaires s'est donnée par son appellation la difficile tâche de nous faire naviguer, nous spectateurs, sur les eaux périlleuses des classiques. Quel vent nouveau peut-on faire souffler sur les standards de notre répertoire alors qu'ils ont déjà été maintes fois revisités ? La compagnie carsaire et colorée, avec au gouvernail son meneur Philippe Car, nous fait prendre de front les océans grecs peuplés de tragédies aussi bien que les mers hexagonales du XVIIe siècle secouées de drames cornéliens en musique et désinvolture. Avec elle n'est cornélien ou tragiquement grec que la trame, le reste est affaire de burlesque. Nos pirates nous mènent une croisière mouvementée, nous faisant chalouper sur des tempêtes de rires. Leurs armes ? Le burlesque, l'humour, la convivialité, les castagnettes, les maracas.... Et in fine, comme dans Astérix, les deux fables se terminent toujours par un grand banquet où nos hôtes se font bardes pendant que nous nous sustentons.

Du clown Séraphin aux Alonzos
La première destination proposée sera Antigone. Nous allons à Thèbes, accompagnés d'un guide, le clown Séraphin. Arrivés là, ses deux acolytes vont nous faire revivre en musique, marionnettes à l'appui, le drame d'Antigone, qui il faut bien le dire part, dès la naissance, du mauvais pied. Son père s'appelle Œdipe et sa mère Jocaste est sa grand-mère ! L'hérédité est difficile d'autant que ses deux frères s'entre-tuent et que là-dessus, l'oncle Créon refuse à l'un une sépulture. Mais tout ce que veut la jeune-femme c'est de pouvoir enterrer dignement Polynice. Et quand la petite a une idée en tête… Plus tard dans la semaine, la même troupe nous invite à les retrouver sur un autre classique du répertoire qui aurait pu terminer mal mais qui finalement se finit bien, le Cid. La création de ce spectacle s'est faite en itinérance entre l'Espagne et le Maroc, le résultat est très andalou. Nous suivons les Alonzos, véritables gitans de la scène nés avec une guitare dans les mains, qui retracent le douloureux dilemme cornélien. «Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !» que nous connaissons tous est à l'origine du problème. Car Rodrigue, olé, va devoir tuer le père de Chimène, olé, la femme qu'il aime, olé, pour sauver l'honneur de son père à lui, olé, qui s'est fait gifler, Ay Ay Ay ! Forte heureusement Rodrigue a des appats que Chimène n'ignore pas...

Sur le chemin d'Antigone, au Théâtre du Parc d'Andrézieux-Bouthéon, le 25 novembre à 20h
El cid ! au Théâtre du Parc d'Andrézieux-Bouthéon, le 28 novembre à 20h

 

Légende Photo : Le voyage imaginaire de la Compagnie Philippe Car


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