Pascal Descamps, l'enchanteur

Le compositeur de "Rivages" crée le 9 décembre sa deuxième pièce de musique sacrée "Requiem" à l'église Saint-Pierre de Saint-Chamond. L' artiste aux multiples talents signe une œuvre qui lui ressemble, d'une grande pureté. FB


Un soir d'octobre, j'ai entendu des anges chanter la lyre à la main. Le lieu s'y prêtait, la cathédrale Saint-Louis des Invalides. Là-même où quelques cent soixante-dix-sept ans auparavant se créa la Grande Messe des Morts, le Requiem d'Hector Berlioz. Ce 23 octobre se donne la création du Requiem de Pascal Descamps. Nous voici public, installés sur les bancs de la cathédrale d'un roi de France. Face à nous quatre solistes, un chœur et un orchestre symphonique (cordes, orgue, harpe, timbales et cuivres). Derrière eux, le Dôme où siège le tombeau de Napoléon. Le compositeur, en introduction, se dit ému de créer son œuvre dans cette édifice, au cœur de l'Hôtel des Invalides, il remercie l'auditoire et se dit incroyablement heureux que le pianiste Pascal Amoyel, présent à ses côtés, soit le parrain de ce Requiem écrit en 2013. Deux ans auparavant, il avait composé sa première messe, Rivages : «Elle a fait céder des choses en moi que je ne m'autorisais pas à faire, écrire pour un grand orchestre. Le Requiem est encore plus maîtrisé parce que j'ai franchi cette étape.» Pascal Descamps respire l'amour. Des autres et de la musique. Cet homme, regard de biche et tout sourire, au physique imposant paraît aussi fébrile ce soir qu'un petit garçon. Dans les yeux de Pascal, on voit l'enfance. Celle avec un grand E. Celle qui nous rend nostalgique. Celle à qui on alloue la candeur que l'on appellera aussi innocence ou pureté. Celle qui s'amuse, imagine, crée sans cesse.

Ô conductor ! My conductor !

Le musicien, excellent pianiste qui a reçu de nombreux prix de conservatoire et talentueux chanteur lyrique ainsi que de chansons, le doctorant en musicologie, le compositeur de musique classique s'efface pour mettre en lumière ses interprètes. On comprend alors ce que disent de lui ses musiciens : «il met en confiance, il sait faire ça. Il met tout le monde d'accord, sa démarche est humble et humaine.» Pascal les embrassant de sa bienveillance, commence à diriger. «J'aime bien le mot anglais pour chef d'orchestre. On dit «conductor», quelqu'un qui guide». Dès le premier mouvement la magie opère. La musique de Pascal Descamps ne touche pas que les cœurs, elle élève l'âme. C'est la finalité d'un Requiem, que le défunt puisse partir en paix vers un ailleurs céleste. Ici point de mort mais un auditoire qui se sent bien vivant, envoûté, il se laisse emmener dans de lointaines contrées, en 35 millimètres. «Écrire de la musique de films est une de mes envies…. » Et une des nôtres aussi.

Requiem le 9 décembre à l'église Saint-Pierre à Saint-Chamond à 20 h30


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