Oktett en l'air


C'était une gageure de réunir en concert huit professeurs du Conservatoire Massenet. Leurs emplois du temps, leurs engagements de musiciens d'orchestre ou de solistes, leurs cours, les activités chronophages...Le second tour de force des Sérénades du Dimanche est de les réunir pour l'une des plus célèbres pages du répertoire romantique: l'Octuor de Schubert. La commande émane du Comte Ferdinand Troyer, intendant de l'Archiduc Rodolphe, clarinettiste et illustre élève de...Beethoven. Le cahier des charges qu'il fixe à Schubert ne peut qu'attiser le spectre du grand homme à l'égard duquel Franz nourrit un complexe d'infériorité chronique. La forme en six mouvements de l'octuor s'inspirera par conséquent du Septuor en mi bémol majeur de Beethoven, encore très présent dans les mémoires viennoises en cette année 1824. A l'effectif de Ludwig, il ajoutera, stratégiquement, une partie de clarinette pour le Comte ! Il écrit: «je m'essaie à plusieurs choses instrumentales, j'ai composé deux quatuors (…) et un otteto, et je vais encore écrire un quatuor ; je veux de cette façon me frayer la voie vers la grande symphonie». Toujours l'ombre de Ludwig...Gageons que l'équipe de choc (Vera Markovitch, Elisabeth Gaudard, Blandine Faidherbe, Marianne Gaiffe, Jérôme Bertrand, Hervé Cligniez, Didier Mulheisen, Pierre-Michel Rivoire) aura à cœur de rassurer l'âme de Franz sur l'exceptionnelle qualité de sa musique ! Alain Koenig

Octuor de Schubert, Centre St-Augustin, 11 janvier à 17h30

Légende photo : Véra Markovitch, premier violon de l'octuor


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Des illusions parfaites