Y a de la voix, partout y a de la voix !

Rendez-vous annuel très attendu, le Pass Musique vient clore l'épisode frileux des hivers stéphanois. Musiciens et choristes amateurs se voient offrir une tribune pour présenter le fruit de leur labeur et se rencontrer sous l'égide de l'Office Musical. Alain Koenig


Les organisateurs bénévoles aux commandes du plus grand rassemblement de chorales amateurs de la région ont radié de leur dictionnaire le mot oisiveté ! Lorsqu'on y songe, ce sont plusieurs centaines de choristes, qui, tous les ans, investissent églises, temples, salles des fêtes ou de concerts, théâtres... Tel le catalogue de Leporello, le nombre de groupes invités donne le tournis. Le bureau du festival n'ayant pas encore dévoilé son programme à l'heure où nous écrivons ces quelques lignes, il n'est pas irréaliste d'envisager la contribution de l'Ensemble Vocal de Saint-Étienne, du Groupe Vocal Universitaire, Agachor, Les Amis Réunis, Mouvance, Mélocotonne, l'Alpée, La Clef des Chants, Lyrica Payre, Terracanto, Mélodiez, A'Chor, Corps à Choeur ou du Mini-Choeur. La liste n'est bien sûr pas exhaustive, et il conviendra de consulter le programme lorsqu'il sera rendu public. Côté professionnels, le Pass Musique s'est assuré les services de l'orchestre à cordes SyLF. Pour cette édition, ce dernier ne sera pas confiné au seul rôle d' accompagnement de chœurs. Le 9 mars, il interprétera seul, des œuvres de Locatelli, Corelli, Vivaldi, Pachelbel et Bach.

Il pleut aussi des cordes...
Résurgence du concert donné en janvier dans la «Petite Saison», le Sylf avait enthousiasmé les braves... Dans le froid matutinal d'un Janus neigeux, Vincent Soler et Mathieu Schmaltz, solistes, en symbiose avec chaque pupitre, avaient embué les yeux et les cœurs. Du sublime Concerto pour deux violons de Jean-Sébastien Bach, ils ne firent qu'un immense coup d'archet, évidence d'un geste musical parfait, Les difficultés techniques semblaient absentes de la partition, où pourtant elles foisonnent. Le duo de choc était «ailleurs», dans l'univers mystique des fractales de Bach. Dans le deuxième mouvement, plus de trachées irritées ou catarrheuses, plus de rhinites hivernales, mais une écoute totale, absolue de musique pure. On ne saurait trop recommander au chaland ou au festivalier de se délecter de ce soupir orchestral, seul intermède instrumental d'un événement dédié aux voix. L'ensemble mettra en pièce -littéralement- La Petite Musique de Nuit de Mozart, dans une dramaturgie musicale de Fabrice Melquiot, intitulée «Musique de tous les temps», le 29 mars à la Charité.

Pass Musique, du 9 au 21 mars 2015, dans différents lieux de Saint-Étienne.

Légende photo : Vincent Soler et Mathieu Schmaltz


<< article précédent
Voyage dans le temps et l’espace