Roannimation


En six éditions seulement, le festival international du court d'animation de Roanne — qui se tiendra du 23 au 29 mars à l'Espace Renoir — affiche une programmation spectaculaire, permettant un panorama impressionnant de la production mondiale. Avec trois programmes de compétition internationale, deux concernant la production nationale, un consacré à l'animation expérimentale et un dédié aux vidéoclips, le festival fait un tour complet du court animé sous toutes ses formes, sans oublier d'y adjoindre des rétrospectives — l'animation belge, l'animation fantastique et les «comédies délirantes».

On ne s'amusera pas à parler de tous les films — une centaine ! mais on recommandera deux œuvres françaises présentées dans la compétition hexagonale. D'abord Le Sens du toucher de Jean-Charles Mbotti Malolo, produit en Rhône-Alpes, et qui parvient à figurer, par la force de son animation, la puissance de la chorégraphie, tout en portant un regard pertinent sur la question du handicap. Son réalisateur est en train de plancher sur un nouveau projet prometteur autour de James Brown.

Le handicap est aussi au cœur de La Petite casserole d'Anatole d'Éric Montchaud, récemment nommé au César du meilleur court d'animation. Cette jolie fable montre toutes les étapes par lesquels un enfant "différent" peut passer, de l'insouciance à l'ostracisme et à la résignation, à travers l'image simple d'une casserole que l'on charrie derrière soi. En choisissant la parabole poétique et l'humour, Montchaud touche juste : son film est didactique sans donner aucune leçon et beau sans chercher le pathos. Le genre de miracles que le court animé peut produire…

Christophe Chabert

Festival international du court métrage d'animation de Roanne
À l'Espace Renoir, du 23 au 29 mars


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