La compagnie Tire pas la nappe revient sévir en terre ligérienne avec une nouvelle création drôle et émouvante, "La Classe Vive", qui s'adresse aux petits comme aux grands. Florence Barnola
Il était une fois trois filles qui avaient décidé de s'engager dans le théâtre, le conservatoire de Montpellier. Mais bien avant qu'on ne les cantonne dans des travaux bien peu passionnants, elles avaient décidé de n'en faire qu'à leur tête. Alors elles ont créé, Tire pas la nappe, une compagnie théâtrale qui leur ressemble pour s'engager elles-mêmes dans des productions parfois loufoques, toujours très humaines, souvent très drôles, avec un zest de je-ne-sais-quoi à chaque fois. Et on ne le regrette pas, car ce sont vraiment de Drôles de dames... Elles sont de retour ! Les trois drôles de dames du théâtre, toutes brunes, Marion Aubert (elle écrit et joue), Marion Guerrero (elle met en scène et joue aussi) et Capucine Ducastelle (elle joue). La compagnie Tire pas la nappe est associée à la Comédie de Saint-Étienne depuis 2011. L'année dernière on avait ri et adoré le Rendez-vous de l'infra-ordinaire à l'extraordinaire version Saint-Étienne (d'autres versions existent : Valence, Brest, San Francisco) donné à l'Usine où nos adolescents et leur us et coutumes étaient passés à la loupe. Quelques spécimens stéphanois faisaient partie de la distribution jouant leur propre rôle. La création 2015 s'intéresse à l'enfance d'où le titre La Classe Vive.
En partenariat avec cinq théâtres et huit écoles primaires, nos drôles de dames ont conçu le spectacle de la manière presque habituelle depuis 2012, notre auteure-comédienne nourrit son écriture par des apports venant de l'extérieur. Pour cette nouvelle création dont l'idée a germé grâce à son fils Nestor, 7 ans alors, avec qui elle eut une discussion existentielle et littéraire, elle a soumis des questionnaires d'imaginaires aux écoliers et à leurs instituteurs, puis a réalisé des ateliers dans les écoles partenaires avec l'équipe du spectacle. Et voilà un monde en construction vu par la lorgnette des plus petits passé au tamis par la dramaturge de l'équipe. Le trio et leurs acolytes (Xavier Bazin et Gaëtan Guérin, hauts représentants masculins) s‘en sont emparés, brillamment, avec humour et poésie. Que va-t-on trouver dans cette pièce ? «La célèbre Marguerite Duras, un maître amoureux, un cancre, un enfant à capuche, et même la petite sœur de Nestor, Héliette, qui voudrait bien participer. Parviendront-ils à vivre tous ensemble ?» Pour le savoir…
La Classe Vive écrit par Marion Aubert et mis en scène par Marion Guerrero du 28 au 30 avril à l'Usine, Comédie de Saint-Etienne