Figure libre


Il signe ses œuvres d'un simple Hacène et en exposera une vingtaine en solo pour la première fois au Nouveau Théâtre de Beaulieu, pendant près de deux mois. Un prénom qui dissimule à peine la double culture du peintre, entre l'Algérie paternelle et la Haute-Loire de son enfance : Hacène Georges Bouziane est curieux de tout. «Je m'inspire de mes lectures que ce soit des romans, des nouvelles, de la poésie et d'une manière plus générale tout ce qui concerne les civilisations anciennes.» Hacène privilégie la peinture à l'huile mais il aime également incorporer à ses toiles toutes sortes de petits éléments, morceaux de bois, coquillages, objets insolites, autant de petits trésors de pacotille qu'il ramasse et collectionne au gré de ses balades, un peu comme un enfant. «Je peins au sol sur des formats très différents, assis sur un petit tabouret à la manière des artisans orientaux. J'aime être au-dessus du support, pouvoir tourner autour.»

«La plupart du temps c'est l'œuvre qui m'appelle à partir d'une idée directrice.»

Il en résulte un style très personnel où les points de couleurs, les arabesques et la matière sont un langage par lequel l'artiste tente de se défaire de toute intellectualisation. «Je cherche avant tout à accrocher l'œil avec la surépaisseur de la matière, la saturation des couleurs et la brillance du vernis.» Le plasticien avoue avoir une certaine admiration pour la démarche, la vie et bien sûr l'œuvre de Van Gogh. «J'ai pris une grande baffe lorsque je me suis retrouvé devant ses toiles à Amsterdam. C'est une peinture qui vibre littéralement.» Hacène se réclame des Arts Singuliers, désireux de ne s'enfermer dans aucun courant et de ne s'interdire aucune influence ni aucune technique. «Mon style a évolué, il s'est épuré et devient plus subtil car il fait appel à la symbolique pour tendre d'avantage vers une forme de beauté. A l'époque où j'adhérais aux Arts du Forez ma peinture était beaucoup plus « trash ». Il faut dire que dès l'âge de douze j'ai traîné avec de vieux baba-cools avec qui j'aurais pu prendre la route des Indes !!!» Rires. De cette période révolue Hacène conserve un intérêt pour des régions comme le Radjastan ou le Pakistan ainsi que pour le courant mystique du Soufisme. «Je peins assez régulièrement, jusqu'à deux ou trois jours par semaine et j'ai toujours quelque chose en chantier. C'est un moyen de lâcher prise mais il y a aussi un risque de se faire absorber, de perdre les limites.» En complément de ses expositions personnelles, Hacène participe régulièrement à diverses manifestations collectives comme les Moyens du Bord, Ephémérides ou en encore au sein du Cercle des Lettres et des Arts. Niko Rodamel

George Hacène Bouziane, du 9 avril au 29 mai, Nouveau Théâtre de Beaulieu à Saint-Étienne

Légende : Hacène présente L'ultime note de Krishna, huile sur papier marouflé sur carton, 37 x 50 cm, 2013


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