Les dessous de Feurs


C'est une cité antique qui ne se voit plus, et pourtant, tous ses vestiges sont encore là. Feurs, en plein Forez, possédait notamment un théâtre en pierre en 50 après JC, version "moderne" d'un ancien théâtre en bois bâti par le prêtre Tiberius Claudius Capito. Cet homme riche était un haut responsable de la ville, alors nommée Forum Segusiavorum et capitale de l'actuelle et approximative zone Loire-Rhône. "Peuple libre", les Ségusiaves avaient obtenu pour leur territoire le statut de cité de droit latin, soit les mêmes droits civils (mais pas les mêmes droits politiques) que les citoyens romains.

Stratégiquement située sur la voie Lyon-Saintes via Clermont et Limoges, la bourgade de Feurs s'est rapidement urbanisée avec des thermes, des palais, une basilique et un forum monumental construit sous Tibère, comptant jusqu'à 10 000 habitants,  chiffre comparable à l'époque à Paris-Lutèce (mais bien inférieur à Lyon-Lugdunum ou Vienne). Tout cela fut recouvert par les siècles, après que la ville a périclité pour des raisons inconnues au IIIe. Des fouilles ont permis de faire remonter à la surface cette vie disparue, qui aujourd'hui s'expose au musée d'archéologie situé dans la maison de la famille d'Assier.  

Six grandes amphores (à huile, à vin) y témoignent de cette histoire, tout comme de nombreuses céramiques, pièces de monnaie, ustensiles de cuisine ou outils relatifs à la vie agricole et à l'artisanat. Enfin, la maquette de l'immense forum (173 mètres sur 76) permet de comprendre au mieux le rôle de ce vaste lieu de rassemblement (public, politique et religieux) dont il reste quelques traces place de la Boaterie.

Nadja Pobel

Musée d'archéologie de Feurs (Loire)
Ouvert du mardi au vendredi de 14h à 18h (3.10€) + 2e dimanche du mois (entrée libre)


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