Anissa Bensalah : «L'improvisation a été un déclic pour moi»

Anissa Bensalah est un concentré de richesses culturelles à elle toute seule. Née en Haïti, passée par le Sénégal, le Liban, cette artiste franco-algéro-brésilienne est la grosse révélation de cette 18 ème édition de la Rue des Artistes. Avec son magnifique premier album Matriz en 2014, parfaite fusion de ses influences brésiliennes et nord-africaines, Anissa Bensalah impose sa voix et son style métissé et nous invite au partage.


Vous avez une formation de chant classique alors que vous avez choisi une toute autre voie musicale, pourquoi cette décision ?
Effectivement, j'ai fait quinze ans de chant classique. J'ai toujours adoré cette discipline mais simplement le côté académique et le côté formaté de ce type de musique m'ont fatiguée à la longue. Je me suis dit pourquoi pas essayer des musiques et des techniques vocales différentes voire improvisées. J'ai donc intégrée une école de jazz à Cachan. Cette expérience m'a permise de me révéler dans ce que j'avais envie de faire réellement.

On sent dans votre album Matriz, le jazz tient une belle place. Cette école vous a beaucoup marquée...
C'est surtout l'improvisation qui a été un déclic pour moi. A un moment donné, ça a été une place de libertés. C'est assez banal de dire cela comme ça mais pour moi cela a été un énorme pas en avant. Et surtout, j'ai compris que l'improvisation n'était pas seulement valable pour le jazz mais aussi très utilisée dans les musiques dites « du monde », nord-africaines, brésiliennes, ...

Vous êtes une femme réellement multi-culturelle de par vos origines et les différents pays par lesquels vous êtes passée. Dans votre musique, arrivez-vous à garder un lien avec tous ces pays ?
C'est une question difficile pour moi car en matière de création il est impossible de regrouper toutes ses influences musicales et ses origines dans un disque.

Travaillez-vous sur un deuxième album après Matriz sorti en 2013 ?
Oui, il est déjà écrit et nous sommes en cours d'enregistrement. C'est un album qui va encore plus loin dans la fusion entre mes deux pays d'origine : l'Algérie et le Brésil. J'essaie de tendre vers ça en m'inspirant de musiques traditionnelles et surtout à racines africaines. Il sortira en janvier 2016 et devrait être co-produit avec des partenaires algériens.

Sur scène, proposez-vous des titres de ce nouvel album ?
Oui, tout à fait, des titres de Matriz et certains du prochain album. Nous serons six sur scène avec une flûtiste, une section rythmique avec un bassiste, un guitariste et un batteur. Nous travaillons beaucoup sur les percussions africaines, nord-africaines et brésiliennes pour donner de la couleur à notre live.

Anissa Bensalah + Pigalle + Raffu, dimanche 21 juin, Parc Nelson Mandela à Saint-Chamond


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