« Nos vies seront exigeantes et nobles, détachées des plaisirs immédiats ; nous chercherons dans le passé des traces d'un monde idéal, dont la new wave se fera l'écho, à grand renfort d'accords mineurs : nous lui confierons notre inquiétude. Elle transfigurera nos faiblesses. » Ainsi Dominique A évoque-t-il, dans Regarder l'océan, son dernier livre quasi impressionniste, sa grande et éternelle obsession musicale, la new wave, en accord parfait avec sa manière, mélancolique, de voir le monde. Événements avortés, choses que le temps emporte mais conservées dans le formol du souvenir, difficulté à s'extraire de l'enfance. Avec Regarder l'océan, livre ramassé en courts chapitres, instantanés d'une jeunesse moins révolue qu'elle ne le devrait, le chanteur continue d'exprimer par petites touches, en retenue, les thématiques qui le tenaillent, de se baigner dans la même eau alors qu'on sait qu'elle n'est jamais la même, coulant mais ne partant pas, comme le temps – ce qui ne cesse pas de le fasciner. Et en douceur, en creux, d'illustrer cette phrase terrible : « La vie me fait peur mais il faut bien vivre ». Au pire, se souvenir.
Regarder l'océan (Stock/La Forêt)
Dominique A en dédicace à la FNAC Saint-Étienne vendredi 12 juin à 17h30