Le MAM, sans dessus-dessous

Le mois de juin va être chargé au Musée d'Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne Métropole. L'institution propose pas moins de cinq expositions à visiter. L'occasion de voyager sans se déplacer (enfin presque) en Italie, en Allemagne, en Russie, en Autriche et ainsi perdre ses repères… Florence Barnola


En pénétrant le Musée d'art Moderne et contemporain, on explore, on traverse cinq univers qui se répondent et existent par eux-mêmes. Dans l'espace central, l'une des figures incontournables de l'Arte Povera, Giovanni Anselmo, voit une rétrospective lui être consacrée à travers plus de quarante ans de créations. Depuis la fin des années 1960, l'artiste italien réalise des sculptures à partir de matériaux naturels tels que le bois, le fer ou la pierre en utilisant leurs propriétés physiques pour suggérer des notions de pesanteur ou de gravité. Une mention spéciale est donnée pour l'installation Dove le stelle si avvicinano di una spanna in più mentre la terra si orienta, réactivée spécialement pour l'exposition à Saint-Étienne, qui invite le spectateur à flâner…

Une déambulation qui le pousse vers d'autres expériences organiques. Passages est une exposition proposée par la fondation romaine «Volume !». Le projet culturel de celle-ci demande aux artistes d'aborder l'espace comme un organisme vivant avec ses propres particularités, son histoire, son adaptabilité. Il s'agit donc pour les exposants de repenser l'espace, le modifier pour mieux l'incorporer dans leurs œuvres. Ce qui offre bien évidemment aux spectateurs de nouvelles sensations.

Une dimension peut en cacher une autre

Sensations nouvelles que l'on continue d'éprouver avec la série photographique "Inszenieren" (traduction «monter, mettre en scène»). Roselyne Titaud, photographe française vivant à Berlin, s'intéresse à la mise en spectacle d'environnements de certaines espèces animales. Les décors créent l'illusion de l'espace naturel de ces animaux mais laissent entrer l'institution muséale dans cette mise en scène, créant des échanges entre intérieur et extérieur et donnant accès à une autre dimension. La 2D est aussi de la fête. L'un des artistes les plus influents de la nouvelle génération russe, le peintre moscovite Pavel Pepperstein, nous dévoile The Cold Center of the Sun. Ses œuvres éminemment poétiques sont constituées d'une palette de couleurs primaires, de textes, de mots et de phrases laissant apparaître un langage singulier d'une grande force. Le dessein toujours mais en 3D : Du dessin dans l'espace regroupe cinq artistes et un collectif autrichiens. Ils réalisent des objets à partir de différents matériaux (bois, métal, papier ou plastique), tout en associant la pratique du dessin. Bluffant !

- Giovanni Anselmo,  Fondation Volume ! « Passages » du 13 juin à 3 janvier 2016 au MAMC
- Pavel Pepperstein « The Cold Center of the Sun », du 13 juin au 20 septembre au MAMC
- Roselyne Titaud  «inszenieren» du 3 juin à 20 septembre au MAMC
- T. FInk + J. Hayward + U. Lienbacher + F. Panzer + G. Tusch +  + coll. Gelitin « Du dessin dans l'espace » du 13 juin au 23 août au MAM


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De multiples rencontres littéraires