Ça se chante, ça se danse, ça se retient...


Que Cloclo me pardonne, mais c'est bien à une «chanson populaire» que Laurent Touche et les Chœurs Lyriques de Saint-Étienne convient le chaland du samedi. Pour fêter la musique et célébrer le dernier Ministre de la Culture, dont les idées audacieuses eurent l'heur d'être couplées en 1981 d'une ligne budgétaire, le chœur descendra dans la rue à la rencontre de Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Populaire au sens noble du terme, cette opération fait écho au désir municipal de porter sur les fonts baptismaux le nouvel «Opéra de Saint-Étienne», débarrassé des qualificatifs brouillant le message, assumé comme maison d'art lyrique, danse et musique symphonique. Renouant avec son glorieux passé ouvrier, la Pagode de la Colline Villeboeuf missionnera ses choristes professionnels pour entonner de célèbres refrains, connus du profane par le truchement de spots publicitaires, formidables vecteurs d'art lyrique : «Tiens, ça je connais, c'est le jambon X. Mais ça c'est la pub pour les serviettes Z ou le parfum Y !». Il n'est que temps en effet de faire taire les pharisaïsmes sur l'élitisme de l'opéra. Laurent Touche, très finement, a concocté un programme «tubes et hits» à tous les étages, afin de faire prendre conscience au promeneur, qu'à l'instar de ses aïeux mineurs ou fraiseurs, il peut et sait fredonner de l'opéra en poussant son caddie ou en essuyant sa vaisselle ! Jugez-en : Carmen, Aïda, Nabucco, La Traviata, Le Trouvère, L'Elixir d'amour. Bonne fête, l'Opéra ! Alain Koenig

Choeur Lyrique de l'Opéra de Saint-Étienne + Canticum Novum + Cons. Massenet + Mush, dimanche 21 juin dès 17h, place Jean Jaurès


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Née indomptable