Avide d'Asaf


À mi-chemin entre introspection et profusion de sentiments exacerbés, Asaf Avidan a réussi le pari de porter aux nues des textes bourrés de poésie sur des compositions blues très élégantes. Classieux, Gold Shadow - sorti en janvier dernier - porte très bien son nom. Entre les ombres et les dorures, les productions d'Asaf Avidan s'agencent à merveille sur ce disque d'une belle unité mettant en valeur cette voix si miraculeuse. Comme déchirés par la douleur, cherchant à recouvrer un semblant de vitalité, les titres de l'Israélien sont tels sa voix, toujours sur le fil, en équilibre face au vide mais se tenant loin de toute tristesse larmoyante ou plombante. Son inspiration, Asaf Avidan n'a finalement pas à aller bien loin pour la trouver. Sa vie n'a pas vraiment été de tout repos. Entre un service militaire compliqué, un cancer du sang contracté à 21 ans dont il est sorti miraculeusement indemne, des déconvenues amoureuses, ... Asaf Avidan peut puiser en lui-même afin d'alimenter en intensité et en sensibilité ses productions. Né de la douleur, Gold Shadow met en valeur cette dualité caractéristique de ce vrai "chanteur à voix" érigée entre gravité et légèreté, se plaçant toujours au service de textes. Comme en pleine résilience, Asaf Avidan impose une patte musicale hors du temps, reprenant les usages du blues et du jazz tout en s'approchant très près d'une Janis Joplin ou d'un Otis Redding. Sur scène, la force du jeune homme est de proposer une lecture différente de son approche studio, défendant bec et ongles ses chansons avec charisme et conviction. Nicolas Bros

Asaf Avidan + Faada Freddy, jeudi 11 juin à 20h, Palais des Spectacles


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