Peuple de l'Herbe : «Notre ouverture d'esprit fait partie de notre identité»

Fondé en 1997, le collectif Le Peuple de l'Herbe a sorti en 2014 son septième album "Next Level". Plus rock, cet album a marqué le retour sur scène du Peuple qui passera au Palais des Spectacles, en clôture du festival Paroles et Musiques, aux côtés d'autres "anciens" que sont les Anglais d'Asian Dub Foundation. Rencontre avec Psychostick, le batteur du groupe. Propos recueillis par Marlène Thomas.


En plus de quinze ans d'existence, votre groupe a connu de nombreux changements. Avec Next Level, vous avez pris un virage plus "rock". Ne craignez vous pas de décevoir votre public ?
Psychostick : Non, car dans nos albums précédents nous avons toujours mis un point d'honneur à ne pas nous enfermer dans un style précis. La guitare avait déjà été intégrée à plusieurs titres de nos précédents albums. Et puis, Next Level n'est pas non plus un album de rock'n'roll ! Je comprends que certaines personnes puissent être déçues ou du moins déstabilisées, mais notre ouverture d'esprit fait également partie de notre identité. 

La guitare remplace désormais la trompette comme élément mélodique principal, comment s'est passée la transition ?
Avant que Varou, le guitariste, n'arrive, nous avions déjà composé quelques chansons. Nous avons donc dû adapter nos titres à ce nouvel instrument, en intégrant les nouvelles idées de Varou. Je dirais que c'est presque plus facile de cette manière. La trompette est un instrument peu courant dans la musique électro. C'est un instrument certes mélodique mais presque soliste. Soit il est soliste, soit il est en section rythmique, alors qu'une guitare remplit les deux rôles. Les éléments sont ainsi plus faciles à intégrer. La guitare a un champ de possibilités très variées, elle peut tout aussi bien jouer du rock, du funk, de l'électro... La trompette restera toujours de la trompette. Pour la tournée, nous avons décidé de prendre un tromboniste afin de pouvoir continuer à jouer nos anciens morceaux avec des cuivres. Il n'y a qu'un seul tromboniste sur scène mais deux musiciens se relaient. À l'avenir, il est possible qu'il y ait de nouvelles collaborations...

Comment décririez-vous l'évolution de votre musique et de ses influences ?
En 1997, l'influence principale du groupe était le hip-hop mais aussi, tous les premiers courants de la musique électronique : le trip hop, le dub, la jungle... Nous apportons chacun nos goûts personnels. Le Dj du Peuple et moi-même organisons, en parallèle du travail lié au collectif, des soirées. Cela nous permet de rester au courant de l'évolution musicale. Nous piochons de-ci de-là des sons, des idées tout en restant le Peuple de l'Herbe. Nous ne sortirons pas prochainement un album dubstep et nous ne comptons pas non plus changer radicalement, mais nous restons malgré tout ouverts et à l'écoute de ce qui se fait. Ce qui est compliqué c'est de ne pas tomber dans la copie de ce qu'il se fait maintenant tout en gardant l'esprit et l'identité du Peuple...

Nous réfléchissons à l'enregistrement d'un EP de reprises.

Comment se passe votre tournée ?
La tournée se passe bien. Beaucoup de dates se sont déroulées entre novembre et décembre. Désormais, nous nous attaquons aux festivals. Nous jouons presque tous les week-ends. Nous serons à Paroles et Musiques, Solidays, Musik à pile, Décibulles … et puis d'autres festivals où nous ne nous étions pas produits auparavant. Cela nous permet de rencontrer une autre partie de notre public. La Belgique, la Hollande et l'Espagne font aussi partie de nos destinations. La Belgique est un peu notre second pays. Notre label d'origine était belge, donc nous avons très souvent joué à Bruxelles, même plus souvent qu'à Lyon...

Pourquoi avoir attendu tant de temps avant de sortir votre album Next level ?
Cela ne m'a pas paru très long. Nous avons arrêté la tournée de Master of Time fin 2012, le travail a été repris début 2013. Les départs de N'Zeng et Sir Jean en septembre 2013 nous ont ralentis pendant quelques mois. Le temps de prendre des décisions et de trouver un autre musicien... Nous nous sommes ensuite remis au travail. Deux ans c'est assez raisonnable pour sortir un nouvel album. Cela ne serait pas possible de faire une tournée chaque année, le public se lasserait...La question de l'arrêt du groupe s'est posée après ces deux départs. Nous n'étions plus que trois et avions besoin d'un nouvel instrument mélodique. Mais, ce doute a vite été balayé par l'envie de chacun de continuer. Nous commençons d'ailleurs à préparer le prochain album. Nous sommes encore dans la phase de recherche d'idées. Nous réfléchissons également à l'enregistrement d'un EP de reprises. Mais cela n'est pas encore officiel...

Le Peuple de l'Herbe + Asian Dub Foundation + Biga RanX + Barrio Populo, samedi 13 juin dès 18h30, au Palais des Spectacles, dans le cadre du festival Paroles & Musiques

Légende photo : Les cinq membres du Peuple de l'Herbe


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