Des flingues et des choux-fleurs

Parmi la programmation foisonnante de plus de cinquante concerts du Rhino cuvée 2015, Hugh Coltman et Thomas Schoeffler sont les deux coups de cœur forcément subjectifs de la rédaction. Niko Rodamel


Après une jeunesse anglaise bercée de théâtre et de musique durant laquelle Hugh Coltman écoute aussi bien Stevie Wonder et Otis Redding que Bob Dylan, le pistolero fera ses armes au sein de deux groupes qui lui permettront d'affiner sa voix et ses talents d'auteur-compositeur. Mais après moult aventures avec The Hoax en Angleterre puis avec Heez Bus à Paris (où il s'est installé il y a une quinzaine d'années), l'artiste préfère dès 2004 prendre son envol en solitaire. De ses meilleures collaborations retenons celles aux côtés de la chanteuse Babet et du pianiste belge Eric Legnini. Ses compositions personnelles naviguent entre soul, blues, jazz et folk avec parfois une pointe de bossa nova ou quelques accents pop-rock. Ses deux premiers LP (Stories from a Safe House puis Zero Killed en 2012) dévoilent un univers très subtil avec un son assez proche de l'acoustique. Hugh Coltman rend aujourd'hui hommage à l'immense chanteur de jazz Nat King Cole, sur le tout dernier album (Shadows) et bien sûr sur scène, avec la même délicatesse. Luxe, calme et volupté.

One-man-band

Quant à Thomas Schoeffler, il est véritablement un OVNI : objet vibrant non identifié ! Dans le sang de ce one-man-band from Strasbourg coulent la country de Johnny Cash et le folk de Bob Dylan. Après Daddy's Not Going Home en 2012, le second album, Jesus Shot Me Down, enfonce le clou avec douze chansons à travers lesquelles notre attachant homme-orchestre continue son chemin qui sent bon le Tee-Bone grillé sur les rives moites du Mississipi. Le blues et la country se marient ici pour le meilleur et leur serviteur se montre débordant d'une énergie toute positive. Un judicieux mélange entre des racines musicales bien ancrées et un dynamisme ostensiblement tourné vers la vie moderne. Avec ses guitares, son harmonica, sa voix et ses multiples pédales, Schoeffler alterne ballades en apesanteur et titres plus nerveux, avec une présence scénique généreuse et surtout sincère. Hiii haaa !

Hugh Coltman, le 8 octobre à 20h30, L'Opsis à Roche la Molière
Thomas Schoeffler, le 16 octobre à 20h30, Le Prieuré à Saint-Just-Saint-Rambert


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Insomniaque octobre 2015