Helena Hauff : « Je fais de la musique pour le corps, pas de la musique de bureau »

Sombre, hypnotique et terriblement addictive, la musique de la jeune Allemande Helena Hauff fait la part belle aux machines tout en conservant une chaleur humaine. Ses productions et ses dj set sont autant de gageures d'une techno exigeante mais dansante et accessible. À l'occasion de son passage au premier Positive Education festival, rencontre avec cette artiste pas aussi prolixe en mots qu'en musique. Propos recueillis par Nicolas Bros


Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entrée dans les musiques électroniques et le deejaying ?
Helena Hauff : Il est difficile de répondre à cette question. Ce que je peux dire c'est que l'on fait des choses, on rencontre alors des personnes et les choses s'enchaînent. J'étais fascinée par l'art du deejaying et j'ai voulu le faire par moi-même. Du coup, j'ai acheté mes premières platines et j'ai commencé à jouer mes disques dans des bars et des clubs de Hambourg et de sa région.

Sur votre album Discreet Desires, votre production se tient en retrait des tendances actuelles des musiques électroniques où la deep house a fait un retour en forme et la noisy techno a explosée. Est-ce un réel choix de production d'aller à contre-courant ?
Je ne crois pas aux modes et aux choses comme ça. Je crée ce que je sens. Mais bien sûr, je reste influencée par ce qui m'entoure. On ne peut bien entendu pas se battre contre cela.

Le pouvoir de votre musique se situe dans le mélange entre un atmosphère sombre et froid créé par les sons de machines et une chaleur significative due à des mélodies plus « humaines ». Recherchez-vous depuis longtemps à atteindre cet équilibre ?
Les choses se passent ainsi...

Votre disque est-il plutôt tourné vers le dancefloor ?
Non, vous pouvez l'écouter vraiment où vous voulez. C'est à vous de décider !

Utilisez-vous seulement des équipements « hardware » pour produire vos titres ou également du « software » ?
Seulement du hardware. Je ne suis jamais rentrée dans les équipements électroniques qui mènent à une certaine confusion. Je fais de la musique pour le corps, pas de la musique de bureau. Mais pour autant, je connais un grand nombre de personnes produisant de la très bonne musique à partir d'ordinateurs. Ce n'est juste pas fait pour moi.

Pourquoi votre album n'est pas sorti sur votre propre label, Return To Disorder ?
J'aime travailler avec Ninja Tune parce qu'ils me permettent d'avoir les moyens d'un gros label comme la distribution et la promotion. Et surtout parce qu'ils me laissent une liberté artistique totale et faire réellement ce que j'ai envie de faire. Mon propre label vient tout juste de se créer et je souhaite tout d'abord sortir des titres d'autres personnes d'abord. Mais je devrais sortir assez rapidement mes productions sous cette étiquette.

Avez-vous déjà eu l'occasion de venir jouer en France ? Si oui, quel point de vue avez-vous sur le public français ?
J'ai joué plusieurs fois en France. J'ai eu de bonnes et de moins bonnes expériences. Un peu comme partout à vrai dire ! Le Batofar à Paris au même titre que Bootleg à Bordeaux furent de beaux moments. J'adore également La Machine du Moulin Rouge !

Helena Hauff + Judaah + Maha, jeudi 8 octobre à la Tanière, dès minuit


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