Insomniaque novembre 2015


07.11.15 Guts live band [+ Asagaya]
Il est un peu le Philippe Noiret du hip hop. Le bienheureux Guts crée des sons depuis plus de 25 ans. Co-fondateur du célèbre groupe Alliance Ethnik, le beatmaker le plus cool de France et de Navarre a poursuivi son bout de chemin avec un sourire scotché sur son visage. Installé à Ibiza, il nous a gratifié de quatre albums aux instrus entraînantes, toutes en dilettantes. Le dernier en date -sorti en 2014 - s'intitule Hip Hop After All, un disque où il a le loisir de convier moult invités dont Cody Chestnutt et Patrice à poser quelques vers ; rien que ça. Le natif de Boulogne-Billancourt qui se définit lui-même comme un « hip-hop producer et beat-digger » - le deuxième terme faisant référence à un fouineur de bacs à disques – s'est également pour la première fois entouré de musiciens pour la production de cet opus. Une solution en prévision de la scène, une formation plus ambitieuse pour ce producteur « à la cool » qui dégage une certaine tranquillité, tout comme le nord d'Ibiza, son île fétiche. Nicolas Bros
Au Fil, le 07/11.

09.11.15 Batalj [+S.H.I.T.]
Hurlements difformes, riffs explosifs et rythmes "hardcoro-punk", Batalj ne fait pas dans les boîtes à musique mais bien dans le gros noise qui tâche volontiers les bavettes. Basé à Berlin, le trio suédois et australien puise ses influences dans le trash, le black metal mais également dans une musique électronique plus expérimentale. Le résultat est une expérience sensorielle piquante à tendance agressive. Si vous recherchez de quoi vous déboucher les pavillons, voilà exactement le son qu'il vous faut. Une tempête sonore en forme de Destop musical. Une performance de Batalj, c'est assurément un bon moment pour se lâcher et faire sortir toute l'énergie que vous conteniez, comme si vous enleviez ce manteau d'hiver qui vous engonçait jusque-là.
Au bar L'Excuz, le 09/11.

10.11.15 Somaticae [+ Pied Gauche + Positive Education Band]
Dans la mouvance électro sondant les profondeurs abyssales de la techno, le jeune Grenoblois Somaticae prend le chemin tracé par son mentor, l'excellent Mondkopf. Faisant d'ailleurs partie de l'équipe d'In Paradisium (label très prolifique du susnommé), les sons produits par ce cerbère des machines sont autant de déflagrations mythologiques retournant sur-le-champ tripes et sneakers. Entre son album Catharsis (sorti en 2013) où il nous entraîne sur les sentiers les plus abrupts des lamentations électros et son maxi Pacurgis rehaussé par l'excellent titre Rexd – concentré de puissance rythmique et de finesse de production – Somaticae réussit à persuader tout bon amateur de techno qu'il tient une bonne place dans la relève française. Bienvenue dans le paradis somatique. NB
À la Tanière, le 10/11.

13.11.15 Aiia Recordings
Le label lyonnais Aiia Recordings est encore tout jeune et ne compte que deux sorties à son actif. Mais la direction artistique prise par cet épicerie fine techno laisse augurer du meilleur avec un travail commencé avec le jeune duo allemand Shutzkontakt et l'Italien UNC. La soirée qu'ils nous proposent de vivre le 13 novembre n'accueillera malheureusement pas ces artistes ayant signé les premières galettes du label mais ce seront directement les boss du label qui viendront chatouiller les potards et cellules du F2. De la techno sombre dans un style industriel des plus pointus. Bienvenu dans le hangar. NB
Au F2, le 13/11.

26.11.15 AaRON
Très honnêtement, nous ne nous attendions pas à un retour du duo AaRON avec un troisième album dans une verve plus noire et dansante. Un nouvel effort comme en forme d'un "lâcher prise" pour Simon Buret et Olivier Coursier, le binôme remarqué pour leur chanson U-Turn (Lili) en 2007, B.O. du film Je vais bien, ne t'en fais pas. We Cut the Night, nom de leur troisième album studio, propose une lecture plus électronique de leur musique, plus nocturne. Une rupture avec leurs précédentes productions, allant jusqu'à se payer le luxe d'avoir M. John Malkovitch comme personnage principal de leur teaser d'album. L'ensemble est assez réussi même si cela ne révolutionne pas la musique. Mais oOn se laisse volontiers happer, coeur, jambes et âme, aux rythmes et émotions proposés par le groupe, prenant un sérieux penchant à la Depeche Mode sur certains titres tel Blouson Noir. Sur scène, avec deux musiciens, le résultat est assez convaincant. NB
Au Fil, le 26/11.


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