Mélina Tobiana : "Chanter était ce qui me motivait le plus dans la vie"

Avec un timbre de voix très doux, la jeune Mélina Tobiana s'impose parmi la relève du jazz vocal sans œillères, allant jusqu'à fureter du côté du rythm'n'blues ou de la pop. Entre son quintet (avec lequel elle passera aux "Jazzeries d'Hiver", la formation "Bloom" ou même des "side projects" tels que le livre CD "Nanan !", Mélina Tobiana est une artiste ultra-dynamique. Rencontre avec cette étoile montante avant son passage stéphanois. Propos recueillis par Niko Rodamel


Vous avez à peine trente ans et déjà une grosse expérience de la scène : quel parcours !
Durant mon enfance mes parents m'ont beaucoup emmenée au théâtre, mais c'est seulement à dix-huit ans, après douze ans de piano classique, que j'ai pris conscience que chanter était ce qui me motivait le plus dans la vie. Je suis alors entrée à l'Institut Art Culture Perception à Paris, tout en chantant le plus souvent possible dans des clubs, des cabarets ou des cafés-concerts. J'ai notamment travaillé pendant deux ans avec le batteur Leon Parker, avec qui j'ai beaucoup appris.

On vous retrouve sur divers projets musicaux : est-ce une nécessité d'évoluer simultanément au sein de plusieurs formations ?
Toutes ne tournent pas forcément beaucoup, ni simultanément ! Mon quintet m'a pris beaucoup de temps, c'est un gros projet avec des compositions originales. La formation Bloom est plus légère car nous sommes trois filles, les tâches sont partagées et c'est autre chose que de devoir gérer quatre mecs ! (Rires). Quant à Nanan !, c'est un spectacle jeune public sur lequel je ne suis qu'invitée, je ne suis là que lorsque l'on a besoin de moi…

Comment votre quintet évolue-t-il depuis sa création ?
Lorsque nous avons autoproduit un EP de six titres en 2013, Martin Guimbellot (mon contrebassiste) et moi avions déjà écrit une petite dizaine de morceaux. Notre "vrai" premier album qui est sorti en mai 2015 sur le label Outnote constitue la version longue et définitive de l'enregistrement de 2013. On est très fiers d'avoir enregistré cet album mais ce n'est pas chose facile de trouver des dates pour faire vivre sur scène un nouveau projet.

Comment le travail d'écriture et de composition s'est-il réparti ?
C'est un travail à quatre mains avec Martin, avec également deux compos du saxophoniste Stéphane Moutot. Pour la plupart des titres, j'ai écrit les textes et proposé quelques accords de départ à Martin qui a ensuite fait quatre-vingts pour cent du travail musical. C'était vraiment quelque chose de nouveau pour moi, je n'étais pas du tout dans une prédisposition à la composition avant cet album, c'est beaucoup travail et une belle aventure qui m'a donné la liberté de pouvoir écrire pour ma propre voix.

Mélanie Tobiana Quintet, 29 janvier à 20h30, le Fil à Saint-Étienne, dans le cadre des Jazzeries d'Hiver


<< article précédent
Barcella : « J'aime l'idée que les chansons reflètent nos vies »