Mamie Marmelade et les Comètes

Pour lancer de la plus belle manière sa nouvelle saison d'expositions d'artistes émergents, la ville de Saint-Étienne ouvre les portes de la Serre à Noémie Bonnet-Saint-Georges, une artiste singulière et totipotente, à la fois designer, scénographe, décoratrice et graphiste. Niko Rodamel


Diplômée de l'École Supérieure d'art et design de Saint-Étienne en 2001, Noémie Bonnet-Saint-Georges dévoile à travers l'exposition Si j'étais… différents aspects de son univers créatif. Le visiteur note très vite l'omniprésence des motifs que l'artiste démultiplie sur de larges bandes de papiers peints ou sur des dalles au sol. Noémie explique avoir créé ces motifs dans le cadre du travail Retouches Urbaines « pour apporter de la surprise et redonner de la vie ». Plusieurs photomontages attestent de la touche graphique qui pourrait ainsi être apportée à la cité, par exemple sur les façades de la place Grenette, les murs de l'église du Sacré Cœur à Grouchy, ou sur les stèles d'un cimetière ! Au fil de l'exposition, on croise au hasard un tapis fait de pelotes de laine, du mobilier créé pour le restaurant la Platine, le lustre Mamie Marmelade avec son accumulation de bocaux et pots de confiture, ou encore d'étonnants galets lumineux (lampes en marbre Comètes)... Des dessins d'aménagement d'espaces publics attestent à leur tour de l'imagination débordante de la plasticienne, avec des projets tels que le Nid Pergola, une tonnelle hémisphérique abritant un banc circulaire enterré, le Fairy Ring.

Nainportequoi 

L'artiste n'est par ailleurs pas dépourvue d'humour, loin de là, car l'espiègle Noémie sait bien que rire permet, par les temps qui courent, de prendre un recul salvateur sur les choses de la vie. On retrouve ainsi toute une collection de petits personnages coniques d'à peine cinquante centimètres de haut, étonnante série de nains issue de l'exposition Moche (collectif Anomalie). On retrouve, entre autres, le Nainbulancier et sa Nainfirmière, le Naindien, le Nainposteur, le Nainvetisseur, le Nainprimeur et quelques autres gnomes dont le sobriquet se veut malicieusement capillotracté comme le Nainnain Mouskouri ! Enfin, plusieurs dispositifs (projection et accrochages) donnent à voir une sélection de prises de vues présentant les nombreuses expositions dont Noémie fut commissaire où pour lesquelles elle signa la scénographie en étroite collaboration avec Eric Bourbon, pour la Cité du design et notamment les précédentes Biennales. L'histoire d'une histoire, Si j'étais… est une exposition à voir en famille de toute urgence.

Noémie Bonnet-Saint-Georges, jusqu'au 27 février à la Serre, 15 rue Henri Gonnard à Saint-Étienne


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