Fleurs de Liszt...

Bling-Bling et Lang-Lang n'ont qu'à bien se tenir ! C'est un "sacre du printemps" pour Pascal Amoyel, grand félin du clavier : un CD des Polonaises de Chopin, un nouveau spectacle musical, une actualité préfigurant une hausse du mercure dans la Loire, voire en Haute-Loire.


Après Cziffra, son mentor, Pascal Amoyel esquisse un nouveau portrait : autre Hongrois, autre immense virtuose, le plus grand peut-être... Avec Le jour où j'ai rencontré Franz Liszt, ce nouveau "voyage en musique" trouvera une étrange résonance personnelle par l'aspect spirituel et ascétique de ce qu'il qualifie de « période du retrait de la gloire et des paillettes » de Liszt. Chaîne invisible et intemporelle, le plus racé des pianistes français actuels incarnera cet artiste auréolé, adulé, séducteur, ayant pourtant su faire taire son ego, et renoncer aux vanités terrestres, « après avoir connu un succès équivalent à celui d'une rock star aujourd'hui ! » explique-t-il. Du grain à moudre... Fil rouge dans l'actualité de l'artiste, comment ne pas évoquer Chopin lorsqu'on incarne Liszt, fût-ce sur scène ? Les intersections de ces deux vies méritaient bien un nouvel enregistrement. Voilà qui est fait, avec la sortie sous le label Dolce Vita du CD Polonia. Fuyant la Pologne envahie par les russes, Chopin évoque à travers ses Polonaises son amour du pays natal. Contrairement aux Nocturnes, enregistrés voici douze ans, « la musique de Chopin exprime ici une grande violence. »

Back to the future

« Ce sont des musiques du deuil, de l'exil et de la revendication » confie-t-il. La virtuosité, très heurtée, d'un Chopin le cœur à vif, trouve avec Amoyel un exutoire luxueux et osons le jeunisme lexical, franchement "bluffant" ! Autre hommage ; Pascal Amoyel n'échappera pas à celui de son maître vénéré, le grand Cziffra, fondateur du festival de la Chaise-Dieu. Pour les soixante ans de la grand messe d'altitude, il assumera la filiation et rejouera, dans l'écrin de l'Orchestre National d'Ile-de-France, le premier concert du pianiste virtuose de 1966. Dans cette actualité tourbillonnante, il retrouvera, pour une soirée de duos romantiques, son alter ego, Emmanuelle Bertrand, à l'Estival de la Bâtie. Saint-Saëns et Fauré seront convoqués à la barre des témoins de cette complicité musicale hors norme et touchée par la grâce. Emmanuelle Bertrand sera l'invitée de l'OSSEL à la rentrée. On ronge son frein !

- Le jour où j'ai rencontré Liszt, le vendredi 1er juillet à 20h30, et récital avec Emmanuelle Bertrand, le 2 juillet à 20h30, Château de la Bâtie d'Urfé dans le cadre de l'Estival de la Bâtie

- En concert avec l'Orchestre National d'Île-de-France, dans le cadre du festival de la Chaise-Dieu, le jeudi 18 août à 21h

- Sortie du CD Polonia, Chopin (La Dolce Vita)


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