By the rivers of Babylon


Opéra-tremplin pour le jeune Verdi que ce Nabucco, créé à La Scala en 1842. De puissants ingrédients, savamment mêlés, projettent le jeune compositeur de l'ombre à la lumière. Sur un livret de Solera se déroule le drame de l'exil des hébreux à Babylone, sur fond d'amours entrelacées, de filiations trahies et de conversion subite à l'humanisme de Nabuchodonosor. Rencontre d'un compositeur avec l'humeur de ses congénères, l'ouvrage deviendra vite l'étendard derrière lequel se rallieront les partisans de l'unité italienne. Le chœur des esclaves hébreux, se remémorant leur tendre Jérusalem - « Va pensiero » - incarnera l'hymne de toute une nation pour se libérer du joug autrichien. Dans un casting de haute tenue (A. Heyboer, N. Cavallier, M. Karall, J.-N. Briend), Cécile Perrin, absente de Saint-Étienne depuis 2009, nous revient en Abigaïlle aux forces vocales décuplées. Elle redéfinira avec musicalité le terme puissance lyrique pour les oreilles parfois somnolentes des abonnés du parterre. Cet opéra, qui n'est pas sans receler quelques invitations à la pause apéritive, dévoilera, sous la baguette magique de David Reiland, ses plus beaux atours. Alain Koenig

Nabucco, Opéra de St-Etienne, du 3 au 7 juin 2016 + retransmis en direct place Jean Jaurès dimanche 5 juin à 15h (gratuit)


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