Les papys fringants du reggae


Dans la grande famille de la sono mondiale, le reggae semble traverser le temps sans trop prendre de rides, faisant des petits all-over-the-world. Les jeunes formations (Danakil, Naâman, Jah Gaïa…), comme les grands frères stéphanois de la Dub Inc (trois cent mille disques vendus et des centaines de concerts sur les cinq continents), ne manquent pas de citer les grands maîtres du reggae ou d'aller écouter en spectateurs les vétérans du genre toujours en exercice. Car il reste encore quelques beaux dinosaures dans le circuit. Bien que pour certains la production discographique s'essouffle un peu, les papys du reggae ne sont pas en reste lorsqu'il s'agit de faire le show. Parmi eux, I Jahman Levi, soixante-dix printemps, était encore tout récemment sur la scène du Fil et Lee Scratch Perry, quatre-vingts bougies, mettait le feu au Cabaret Sauvage. Alpha Blondy et Jimmy Cliff, tous deux largement sexagénaires, n'ont sans doute pas non plus dit le dernier mot. Derrick Morgan, soixante-seize ans, est toujours de ce monde. À soixante-treize balais bien tapés, le Dj jamaïcain U Roy (considéré comme l'un des pères du rap) n'a pas perdu grand-chose de son oreille. Si l'on n'entend plus beaucoup chanter Noel Simms (né en 1935), le collectif Jamaica All Stars réunit encore, façon Buena Vista Social Club, une belle brochette de musiciens jamaïcains autour du chanteur Bunny Robinson dont la carrière dépasse allégrement la soixantaine d'années. Il faut se rendre à l'évidence, le reggae, ça conserve !


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James Martin, Keep on Rockin'