The Dizzy Brains

Quatuor venu de Madagascar, The Dizzy Brains fait sensation depuis six mois par des prestations scéniques incandescentes où garage rock à la Stooges mâtiné de french pop sixties se mêlent pour en faire l'un des groupes les plus excitants du moment. Propos recueillis par Sébastien Broquet


Qu'apportez-vous de plus pour susciter un tel engouement depuis les Transmusicales ?
Dans notre musique, rien : on a pris du vieux pour faire du neuf. Rien ne se crée plus dans le rock, il faut juste que tu aies les bonnes bases pour faire du bon rock. Mais la chose que l'on a apporté, c'est le fait de montrer, que ce soit aux yeux de Madagascar ou aux yeux du reste du monde, que les Malgaches font aussi du rock. C'est possible.

Comment êtes-vous perçus à Madagascar ?
Quand on a commencé à faire des petits tours dans les bars de Tana (ndlr : Antananarivo, la capitale),  on nous montrait du doigt comme étant des mauvais garçons (qui n'ont pas réussi leurs vies, qui sont là à fumer devant une guitare) ; mais malgré tout, on n'a jamais voulu abandonner, on organisait nos concerts. Même s'il n'y avait personne. Après, on a commencé à être "connus" dans le pays parce qu'on jouait aux Transmusicales de Rennes. Là tout d'un coup, la majorité des Malgaches s'étonnent et aiment ce que l'on fait... Un phénomène qui parfois nous énerve, mais en même temps nous fait chaud au cœur : rien de tel comme public que tes compatriotes. Mais vu nos paroles, certains nous blament encore, se demandent pourquoi dire tout ça sur une scène.

Comment s'est passé l'enregistrement de votre nouvel album ?
Out of the cage parle beaucoup de ce sentiment : "enfin je suis libre de sortir". On se sentait opprimé dans notre pays, comme dans une cage en or que l'on adore, mais avec un besoin de vivre. Les thèmes abordés sont très politico-sociaux, on y entend notre vie en tant que Dizzy. Pas d'un d'autre. On y entend beaucoup d'amour aussi, sans oublier la reprise des Cactus de Jacques Dutronc : un hommage.

The Dizzy Brains, au Foreztival, le vendredi 12 août


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