La Belle Danse au bois dormant

Avec "sa" Belle au Bois Dormant, Béatrice Massin nous fait voyager dans le temps et, de Versailles que Lully enchantait avec ses ballets, à la Vienne impériale de Mozart, elle nous emmène à la découverte de la danse baroque ou "Belle Danse" qu'elle veut réveiller et remettre au goût du jour.


Qui ne connaît pas l'histoire de la Belle au bois dormant ? Cette jeune princesse à qui la malfaisante fée Carabosse, pour se venger d'avoir été méprisée, jette un sort, la condamnant à cent ans d'un sommeil dont elle sera tirée par le baiser d'un prince charmant ? Parmi les différentes versions du célèbre conte, celle de Béatrice Massin, grande chorégraphe du baroque, vise à faire vivre cette danse qu'elle confronte à la danse d'aujourd'hui. La danse baroque ou Belle Danse pratiquée aux XVIIe et XVIIIe siècles, en particulier sous Louis XIV, se caractérise par un style qui applique les règles du classicisme : clarté, ordre, symétrie. Les chorégraphies sont essentiellement composées de pas glissés, marches, petits sauts. Cependant, par son goût du somptueux, cette danse du paraître s'inscrit dans la mouvance baroque.

Béatrice Massin réveille la Belle Danse

Elle nous ramène à la féerique cour du Roi Soleil. Dans la magie des lumières, vêtus de costumes d'époque somptueux, trois jeunes danseurs, par un séduisant jeu de travestissement, changent de personnages pour faire apparaître la sorcière puis le prince et nous offrent un florilège de danses baroques où ils excellent dans des pas menus, des gestes mousseux de bras si particuliers. Musicalement, c'est un régal. En cinquante minutes, le conte parcourt un siècle de musique. Aurore s'endort sur des musiques de Lully (Atys) et s'éveille sur celles de Mozart. Mais on n'est pas dans la répétition des danses baroques. Nous sommes au 21e siècle. Aurore a les cheveux courts. L'aiguille est un rayon lumineux qui troue le décor et dès que le prince, ado étourdi qui se trompe et embrasse la nourrice, arrive sur l'air du voi che sapete, la danse devient plus contemporaine avec une énergie plus tranchée. Un voyage chorégraphique et musical fascinant qui nous offre l'occasion d'approcher une danse à la magie intemporelle qui " ouvre le champ des rêves ".

La Belle au Bois Dormant, par la Cie Les Fêtes Galantes, vendredi 15 et samedi 16 juillet à 20h30, dans le cadre de l'Estival de la Bâtie


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