Engagée

Avec ses chansons qui, en huit langues, constitue un voyage sensible au cœur de la pluralité culturelle camerounaise, la belle Kareyce Fotso viendra défendre les couleurs de son dernier album, Mokte, dans le cadre singulier de l'église de Planfoy.


Surnommé "l'Afrique en miniature"  en raison de sa diversité géographique, humaine et culturelle, le Cameroun compte plus de trois cents groupes ethniques et dialectes différents. En ce sens, Kareyce Fotso est une digne représentante de ce pays d'Afrique centrale : née au sein d'une famille bamiléké, elle sera élevée par une famille béti, tribu descendant des bantous. Depuis ses débuts, la chanteuse façonne ses chansons avec les cultures qui l'ont nourrie, signant des textes qui interpellent entre gravité et ironie, toujours empreints d'une émotion sincère. Dans la plus pure tradition, Kareyce accompagne sa voix intense d'une guitare, d'une sanza, d'un tambour de bois ou de sonailles, mais son modernisme donne finalement à entendre un folk-blues africain très personnel. Après Mulato (2009) et Kwegne (2010), les douze titres de Mokte, majoritairement enregistrés au studio Moto Records de Yaoundé, font mouche et marquent dans l'évolution de Kareyce Fotso une certaine maturité artistique.

Just believe

Artiste engagée, la musicienne est aussi une femme en colère, notamment contre le tribalisme qui sclérose la société africaine dans bien des pays subsahariens. C'est pourquoi elle choisit d'avoir recours à pas moins de huit langues et dialectes pour faire passer ses messages. Avec le titre Aya, la chanteuse s'adresse aux jeunes qui ne rêvent que d'Occident, expliquant que chacun peut se créer son propre paradis là où il vit. La chanson Just believe insiste : « pour avancer il faut croire en ses rêves, en soi-même et en ce que l'on fait ». Kareyce évoque bien sûr dans ses textes les différents maux qui freinent encore l'épanouissement de la femme, comme le mariage forcé, une pratique qu'elle interpelle frontalement dans la chanson Messa. Entre révolte et espoir, Kareyce Fotso continue de chanter les différences, les douleurs, les exils, les relations entre hommes et femmes, les violences et les déracinements de toutes sortes.

Soirée des trois-huit : Kareyce Fotso, dimanche 13 novembre à 17h, église de Planfoy


<< article précédent
Frotti frotta...