Un ciel de cordes

Valérie Dubourg nous conte dans Péripéties l'histoire d'une femme, seule, avec un désir fou de vivre, qui passe par pas mal d'états. Forte de son expérience d'acrobate aérienne acquise au sein du prestigieux cirque Plume, Valérie Dubourg construit un spectacle visuel, coloré, sonore où l'agrès unique, la corde lisse, constitue le matériau principal d'une scénographie mouvante, très particulière.


Une silhouette liane épouse la corde qu'elle enserre de ses jambes fuselées. Immobile, face aux lois physiques de l'agrès qui impose verticalité, danger, équilibre, elle va devoir composer avec ses incertitudes, ses aspirations. A un tournant de sa vie, elle se dit que quelque chose cloche. Alors, elle entame un parcours qui lui fait découvrir la pluralité des rôles qu'elle joue, plus ou moins drôles, cruels, réels ou imaginaires dont elle a envie de s'échapper. Elle opère une tentative de transformation, de changement d'être, d'harmonie entre les différentes femmes qui sont en elle. "Les cordes sont le symbole du désir de cette femme de grimper, de s'évader, qui est contrarié par son éducation, elle cherche l'équilibre pour vivre en paix" dit Valérie Dubourg.

Trinité de femmes

Au départ, cette femme évolue seule, sur une musique qui fait partie intégrante du spectacle et évoque peut-être un lointain passé dont elle veut se délier. Puis elle se divise en deux autres personnages. Les trois femmes que la corde, symbole du lien, unit, se fondent en UNE femme. Les trois acrobates, dans un espace graphique mouvant créé par des dizaines de cordes qui dessinent des lignes blanches, des triangles aériens, des formes variées, grimpent, glissent, tombent, évoquant des combats, des joies, des vertiges et l'extraordinaire de l'existence. Ces trois femmes d'âges différents qui ont un rapport très personnel à la corde expriment les divers états du personnage principal. Péripéties est comme le mystère de la Sainte Trinité : une seule femme en trois personnes. C'est l'histoire de trois femmes qui sont chacune une partie d'une femme, de trois femmes qui sont chacune une femme. C'est plusieurs histoires dans une histoire. Toute une histoire en somme.

Péripéties, vendredi 7 octobre à 20h, au Théâtre du Parc à Andrézieux-Bouthéon


<< article précédent
VILX au pied du MUR