Soul jusqu'à plus soif

C'est la sensation du moment : entre gospel, soul et pop, Faada Freddy enchante les salles comme les télés de sa présence généreuse, s'appuyant pourtant sur une orchestration minimale.


Au début des années 80, l'immense et inégalable Bobby McFerrin s'était fait remarquer de la même manière, n'utilisant que les timbres de sa voix, déployant avec une facilité déconcertante une musicalité de funambule ponctuée de percussions corporelles bien senties. À sa manière, Faada Freddy semble prendre le même chemin. Pourtant, le jeune Abdou Fatha Seck avait commencé, comme pas mal de gamins dans les rues de Dakar, par bricoler des guitares avec des manches à balai et des boîtes de conserve. Ses rêves de musiques n'ont pas été vains. Mais c'est avant toute chose sa voix unique qui attirera rapidement à lui tous les regards et surtout les oreilles des plus grands, de Damon Albarn à Lenny Kravitz en passant par Wyclef Jean des Fugees. Une incroyable voix, tel un instrument, qui impressionne autant par sa technique et sa virtuosité que par l'émotion qu'elle déploie. La recette est aussi subtile que magique : un délicat mélange d'harmonies vocales et de mélodies pop, enveloppé dans un timbre soul imparable.

Sur la bonne voix

Sur scène, Faada Freddy est le plus souvent accompagné d'un quintet de vocalistes qui tout comme lui, n'ont pour seuls instruments que leur voix et leurs dix doigts. Et ça marche, la magie opère ! On oublie très vite l'absence de batterie, de basse, de clavier… Lors des toutes dernières Victoires de la musique au Zénith de Paris, l'artiste passait à deux doigts d'un titre de "Révélation scène de l'année", s'inclinant devant les Niçois de Hyphen Hyphen. Il assurera pour autant une prestation à couper le souffle, confiant vouloir chanter en hommage aux victimes des attentats de Paris. Parce qu'il est comme ça, Faada, il a en plus le cœur sur la main. Avec son style de dandy afro-américain des années 30, Freddy irradie le petit monde de la musique de son énergie solaire bienfaisante et subjugue par son naturel : c'est un type lumineux, utra-talentueux et simple à la fois. Respect.

Faada Freddy, le 1er décembre à 20h30, Le Fil à Saint-Étienne


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