1000 Chevaux Vapeur : « De l'amour pour la musique »

Il a la fougue de la jeunesse et propose une musique sans pression. Théo Herrerias, petit-frère de Raphaël, propose, avec son projet 1 000 Chevaux Vapeur, un univers musical baignant dans une electronica très actuelle, où sa voix côtoie les sons synthétiques doux et colorés. Une découverte stéphanoise qui devrait faire parler d'elle, notamment en étant le seul artiste stéphanois retenu dans la sélection Rhône-Alpes pour le Printemps de Bourges 2017. Rencontre avec le jeune homme de 20 ans qui vient de sortir son premier EP Animals.


Comment en êtes-vous arrivé jusqu'au projet 1000 Chevaux Vapeur ?
J'ai aujourd'hui 20 ans mais j'ai commencé à faire de la réalisation, des productions depuis que j'ai 14 ans. Tout cela avant de monter le groupe ARTFKT, dans lequel je chante et je joue du saxophone. Du coup, j'avais un profil sur soundcloud qui était mon labo d'expérimentation sur lequel je partageais mes créations perso. Cela m'a permis d'obtenir des avis sur ce que je faisais mais également d'être repéré par David Rivaton de l'agence WAB. L'idée ensuite était d'ancrer un projet musical avec un nom, une orientation. D'où l'aventure 1000 Chevaux Vapeur.

Dans 1000 Chevaux Vapeur, vous continuez à jouer du saxo ?
Oui, même si c'est moins présent que lorsque je joue avec ARTFKT par exemple. Je trouve intéressant le fait que quelqu'un qui soit derrière les machines puisse aussi jouer d'un instrument organique sur scène. C'est important.

Comment êtes-vous arrivé au saxophone ?
La véritable raison est une BD de Martine... Je me souviens d'une illustration d'un saxophone dans une page de Martine à la fête foraine. Ce n'est pas très sexy mais c'est la vérité. (rires)

Quels saxophonistes vous ont marqué ?
John Coltrane d'une part et Colin Stentson, un saxophoniste basse canadien. Il chante en même temps qu'il joue et c'est extraordinaire. Il vient de revisiter la symphonie n°3 de Gorecki et c'est superbe vraiment...

« La musique électronique n'est pour moi qu'un medium »

Avez-vous des influences particulières pour la composition des titres de 1000 Chevaux Vapeur ?
J'ai grandi avec la musique classique de mes parents, le rock psyché de mon père, Cat Stevens de ma maman, la techno, le hip hop, le rock et la chanson française de mon frère... Pour le projet 1000 Chevaux Vapeur, c'est électronique car c'est plus simple à gérer. Je suis seul sur scène, avec un petit set up, ... La musique électronique n'est pour moi qu'un medium. Si je peux faire du hip hop, des vraies chansons de funk ou de soul, je le ferais. Dans mes morceaux, il y a de nombreux samples de Debussy, j'ai énormément écouté Zappa, Ravel, Flying Lotus, … Il y a de tout et surtout de l'amour pour la musique.

Comment travaillez-vous ?
Au début c'est du piano-voix pour l'ossature et après je colore avec les machines. Ou bien, cela peut, à l'inverse, en partant d'une boucle rythmique.

Votre relation artistique avec votre frère Rapahël Herrerias est forte...
Oui, bien sûr. Nous avions déjà l'habitude de travailler ensemble mais cela s'est accentué depuis que j'ai déménagé à Paris. Nous travaillons sur des productions pour d'autres artistes ensemble. On travaille ensemble quatre jours par semaine.

Pourquoi votre projet porte ce nom étonnant de 1000 Chevaux Vapeur ?
Cela vient d'un poème de Gaston Miron, La Marche à l'Amour où se trouve un vers qui dit : « J'ai un cœur de mille chevaux-vapeur ». J'ai trouvé que cela résume bien ce projet entre le côté animal et l'aspect des machines un peu désuètes, on voit l'étuvée... Mais je vais un peu loin là (rires). Je trouvais surtout que cela sonnait bien comme nom. En plus, cela créé des images chez les auditeurs, beaucoup trouvent cela inédit.

La couleur musicale de votre EP est électronique mais sans le côté froid.
Oui, en effet. L'idée était d'obtenir une musique qui connote des animaux tout simplement. D'où le titre de l'EP Animals. Il y a un côté organique dans ma musique.

Sur scène, que proposez-vous ?
Mon EP ne durant que 15 minutes, je propose des morceaux inédits, des plus vieux, des récents. Sur scène, je suis en solo et je joue du saxo, je chante, je rappe, … Il y a des moments plus instrumentaux, plus dansants... C'est finalement tout un patchwork de mes influences. Ce live montre mon amour de tous les styles de musique tout en gardant une cohérence.

Vous faites également partie d'un collectif artistique ?
Oui, il s'appelle Grande Fête. Il regroupe Dalhas Umaï, Woodwire, Farkoner, Lilo, Nikitch etc. Nous avons déjà joué ensemble lors de la venue de Puppetmastaz au Clapier. L'idée est de proposer des Dj sets plus ou moins décomplexés où nous nous relayons avec chacun nos styles. Cela va de la drum'n'bass à la musique tropicale. On mélange tout, on aime ce que nous faisons et on veut que les gens fassent la fête. Il y a également un VJ. Nous voulons créer un spectacle vivant qui propose quelque chose à écouter mais aussi à voir pour le public. Sortir du simple dj derrière ses machines.

1000 Chevaux Vapeur – Animals EP [Cascade Records/Wab]


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