Chaises musicales au Fil

Fraîchement nommé au poste de programmateur laissé vacant par Thierry Pilat (promu nouveau chef de Fil), Mathieu Hérault prendra ses fonctions en février au sein de la Smac stéphanoise après sept années de bons et loyaux services à Aubenas.


Programmateur depuis l'ouverture du Fil en 2008 et tout nouveau directeur de la structure, Thierry Pilat laisse donc sa place à Mathieu Hérault, lequel est loin d'être novice dans le petit monde de la programmation musicale. D'origine angevine, Mathieu a déjà fait un joli bout de chemin depuis vingt ans, entre son implication dans plusieurs festivals de metal et ses nombreuses missions au sein de deux établissements, du côté de Manosque puis dans la salle ardéchoise du Bournot. « Au départ je viens du milieu alternatif. Moi-même musicien, j'ai longtemps été manager et tourneur pour différents groupes de metal ou de hardcore dans la région d'Angers et de Nantes, mais dans ce milieu les perspectives de professionnalisation étaient plutôt minces ! Un peu à la manière des Compagnons j'ai donc fait mon tour de France pour acquérir toutes les compétences liées à l'action culturelle au sens large. » Mathieu s'avoue hyper motivé par son nouveau poste qu'il voit à la fois comme un aboutissement et comme un nouveau défi professionnel. « Le Fil est un gros bateau avec un important volume de programmation. J'ai toujours voulu travailler dans une équipe qui ne travaille que pour la musique. Le Bournot est une salle pluridisciplinaire avec des choses très différentes comme du théâtre ou du cirque, là-bas j'étais le seul à travailler sur le volet musical. Rejoindre l'équipe du Fil est donc pour moi un honneur et un plaisir. »

Un défi motivant

Pour le nouveau programmateur, une salle de musiques actuelles offre la possibilité de programmer des niches culturelles et de mettre en face un public qui doit prendre du plaisir. « Dans ma mission, il s'agit bien sûr de remplir la salle avant de se faire plaisir à soi-même, mais je vais essayer d'avoir un regard affuté et de faire des choix pertinents. » Quand on lui demande comment s'est faite la rencontre avec Thierry Pilat et si cela peut être gênant d'avoir un directeur lui-même programmateur chevronné, Mathieu Hérault répond : « J'ai déjà croisé Thierry à de nombreuses reprises sur des événements comme par exemple le Printemps de Bourges, mais comme je suis quelqu'un d'assez discret on va dire que notre première vraie poignée de main s'est produite lors de l'entretien de recrutement à Saint-Étienne ! Travailler avec une personne comme Thierry et s'appuyer sur son expérience va être un vrai plus car on va pouvoir échanger, confronter nos regards, peut-être partir ensemble sur des festivals à la découverte de groupes. Je ne serai plus comme à Aubenas le programmateur isolé qui travaille tout seul avec son casque ! »

« En Ardèche, le défi était avant tout de faire venir des groupes alors qu'il y a ni train, ni autoroute ! »

Entre l'Ardèche et le binôme Loire-Rhône les réalités culturelles sont bien différentes. « Pendant plus de sept ans je me suis battu pour mettre Aubenas sur la carte des musiques actuelles, alors que le Fil se bat sans doute pour exister à côté de Lyon. L'enjeu est donc très différent et super motivant. On a d'un côté la Coopérative de Mai à Clermont et côté lyonnais tout un tas de lieux comparables au Fil comme le Transbordeur ou l'Epicerie Moderne notamment. En Ardèche, le défi était avant tout de faire venir des groupes alors qu'il y a ni train, ni autoroute ! » Mathieu dit ne pas vraiment connaître la ville de Saint-Étienne, mais il se réjouit de venir vérifier par lui-même la réalité de cette réputation dont il a toujours entendu parler au sujet de la chaleur humaine des Stéphanois. Nous ne pouvons alors que lui souhaiter la bienvenue !


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