Baâda, un malade imaginaire africain


Un simple fauteuil pour tout décor dans cette adaptation fidèle où le comique garde toute sa place… Mais la pièce montée à Ouagadougou veut aussi s'appuyer sur un contexte contemporain et dénoncer le joug des sorciers et des « gourous » qui ont encore la mainmise sur certaines sociétés traditionnelles africaines. M. Purgon est féticheur, Argan et Toinette un couple surprise, et tous les personnages sont des notables de la société africaine… La compagnie burkinabé Marbayassa s'est nourrie de son environnement local qu'elle a fait cohabiter avec le texte de Molière : la chaleur torride d'un mois de mars, les enfants de l'école voisine qui viennent suivre les répétitions, la chaise du boutiquier du coin qui servira de modèle au décor. Et bien sûr, il y a le jeu de 7 comédiens-danseurs-musiciens du Burkina Faso et les instruments africains pour donner le rythme des intermèdes voulus par Molière. La cora, le djembé, le balafon accompagnent et revisitent les ballets du Malade imaginaire. Les instruments sont constamment présents au cours du spectacle, un peu comme dans les projections des vieux films muets, ils illustrent, soutiennent ou renforcent l'action.

Baâda, le Malade Imaginaire, vendredi 7 avril à 20h15 au Théâtre Libre à Saint-Étienne


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L’appel de la terre natale