Cannes en salles : À la diète !

S'il se targue d'être la plus grande manifestation culturelle au monde, le festival de Cannes demeure un rendez-vous professionnel faisant insuffisamment bénéficier de son aura les salles de cinéma.


Après un millésime 2016 des plus fastes, qui avait permis aux spectateurs de découvrir en même temps que les festivaliers une demi-douzaine de films issus de la sélection officielle — et pas des moindres : les Almodóvar, Dumont, Verhoeven en compétition, auxquels il fallait ajouter le Woody Allen de l'ouverture, le Jodie Foster et le Shane Black —, les cinéphiles connaîtront cette année la disette.

Ils pourront néanmoins compter sur la délégation française pour leur offrir de quoi vibrer en écho avec la Croisette. Grâce notamment à Arnaud Desplechin, qui ouvre mercredi 17 mai cette 70e édition avec Les Fantômes d'Ismaël. Le choix de cet auteur exigeant, fidèle dès marches rouges, (plusieurs fois en lice et juré l'an passé), peut surprendre. Mais la distribution de son nouvel opus possède le glamour attendu pour pareil événement, qui lui permet notamment de renouer avec Marion Cotillard qu'il avait révélée dans Comment je me suis disputé… (1996). Son fidèle Mathieu Amalric, et Charlotte Gainsbourg, tous deux appréciés à l'international, feront aussi crépiter les flashes. Le film disposera d'une pleine semaine pour faire le plein dans les salles avant d'être rejoint par le premier concurrent à la Palme d'Or, Rodin (mercredi 24) un biopic de Jacques Doillon porté par Vincent Lindon et Séverine Caneele, deux anciens récipiendaires du Prix d'interprétation, entourant Izïa Higelin. Deux jours plus tard, c'est François Ozon qui débarquera avec L'Amant double (vendredi 26) lui donnant l'occasion de mettre face à face sa découverte de Jeune & Jolie Marine Vacth et son interprète des Amants Criminels, Jérémie Renier. Enfin, juste après le palmarès, Philippe Garrel, représentera la Quinzaine des Réalisateurs avec L'Amant d'un jour (31 mai). À ce maigre échantillon, on peut encore ajouter un satellite : Le Goût du tapis rouge (17 mai), tourné par Olivier Servais dans les marges, rues et couloirs d'éditions passées, centré sur la foule d'anonymes fascinés par le mirage scintillant et les éphémères paillettes. Un documentaire-patchwork plus maladroit et erratique qu'édifiant. Pas de quoi faire tapis. 

70e Festival de Cannes, du 17 au 28 mai


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