Vincent Delerm répond présent


Est-ce nous qui avons vieilli (mûri) et lui avec – il est parfois bon d'avoir 40 ans. Toujours est-il que Vincent Delerm, à la Salle Jeanne d'Arc le 3 juin pour Paroles & Musiques, semble avoir pris du plomb dans la tête à claques. La manière d'être, le chant, le piano parfois horripilant, les bracelets brésiliens, Fanny Ardant, tout ça...

Tous ces travers, qui faisaient aussi son succès, ne le nions pas, s'effacent À présent (le titre de son dernier album) derrière des cordes d'abondance et des cuivres un peu schlass qui disent une mélancolie moins artificielle. Mais aussi une gravité qui n'occulterait pourtant pas la légèreté, car on ne se refait pas tout à fait et qu'à 40 ans on a, comme il le chante, La vie devant soi.

C'est sur le terrain de Benjamin Biolay, invité sur un duo, d'un Julien Baer aussi, d'un Miossec parfois, d'un Boogaerts à l'occasion, et pourquoi pas d'un Neil Hannon, que Vincent Delerm semble avoir posé sa valise à chansons, quasiment sans fond. Sur le terrain surtout d'un Delerm (quand même) plus adulte, qui ne veut pas « mourir ce soir » mais enterre là (provisoirement en tout cas) le chanteur Télérama pour faire naître une pop qui, probablement, était en germe depuis longtemps.

Vincent Delerm [+ Nicolas Michaux], samedi 3 juin à 20h, salle Jeanne d'Arc, dans le cadre du festival Paroles & Musiques


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