"La Colère d'un homme patient" : une vengeance glacée venue d'Espagne


Huit ans après un braquage musclé qui s'est mal terminé pour les victimes comme les malfaiteurs, un étrange bonhomme taiseux se rapproche du gang à l'origine des faits. Son but : la vengeance.

Raúl Arévalo ouvre son film sur une prometteuse séquence d'ouverture, au spectaculaire duquel il est difficile d'être insensible. Las ! La suite ne sera pas du même tonneau, marquée par un rythme un tantinet poussif, malgré les efforts ou effets pour le muscler (inserts de cartons-chapitres durant la première demi-heure, violence stridulante…) afin de maintenir une tension en accord avec le sujet.

Un sujet qui constitue un problème majeur pour ce thriller moralement discutable : il s'agit tout de même d'une charlesbronsonnerie contemporaine vantant froidement, sans la moindre distance, le principe de l'auto-justice. Ajoutons que l'intrigue, par trop rectiligne, ne réserve aucune surprise dans son dénouement.

Malgré cette brutalité générale, La Colère… a bénéficié en Espagne d'un accueil des plus favorables, conquérant les Goya des meilleurs film, acteur et jeune réalisateur. Va falloir se calmer.


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