Flavia Coelho : « Toujours garder du positif »

La chanteuse brésilienne Flavia Coelho possède cet optimiste ultra-communicatif, au quotidien mais aussi et surtout sur scène. Avec son troisième album Sonho Real, elle continue son petit bout de chemin pour proposer une lecture musicale unique, avec un son rythmé et mélangé tout en possédant un caractère engagé. Rencontre.


Il paraîtrait que Sonho Real, votre dernier album sorti en 2016, n'était pas réellement prévu et que votre maison de disques vous a poussé à le faire. Comment la composition de cet album s'est-elle déroulée ?
Flavia Coelho :
La composition s'est faite comme d'habitude avec Victor Vagh, mon producteur depuis le début de mes aventures musicales. En fait, ce qui s'est passé avec cet album, c'est que la maison de disques était très contente du deuxième album et m'a dit: « c'est très bien Flavia, on n'a pas besoin d'album, rentre à la maison, fais ta vie ! » Avec Victor, nous nous sommes retrouvés dans notre studio et nous avons commencé à composer de nouveaux titres, mais sans pression, puisque nous ne devions pas sortir de nouvel album... Quelques mois sont passés et la maison de disques est revenue à la charge en nous disant qu'elle aimerait finalement un nouveau disque mais pas un EP, un album complet. Nous avions déjà une dizaine de titres composés. C'est vrai que nos chansons se sont créees au fil de la tournée car nous n'arrêtons jamais. Nous allons d'ailleurs fêter notre 500ème date le 17 juin prochain. En voyageant, on entend tellement de choses, on fait beaucoup de rencontres, c'est comme cela que l'on créé le mieux. Il suffit d'avoir les oreilles bien ouvertes et la musique vient toute seule.

« Il suffit d'avoir les oreilles bien ouvertes et la musique vient toute seule. »

Concernant les thématiques que vous abordez dans cet album, on sent davantage d'ouverture sur différents sujets comme sur Se Ligue, un titre assez "polémique"...
Oui, assurément ! On peut parler aussi du morceau Mulher qui évoque la condition de la femme dans le monde. Je parle des belles choses qui arrivent aux femmes aujourd'hui mais aussi de toutes les énormes difficultés qu'elles peuvent rencontrer. On essaie d'avancer, de s'affirmer et d'avoir des places importantes dans ce monde, mais on doit toujours avoir un comportement de mec quoiqu'il arrive... Il faut en parler ! La condition des immigrants est égalementun sujet sur lequel je veux appuyer. Cela dit, même si les thématiques que j'aborde sont parfois dures, il faut toujours garder du positif et évoquer des solutions.

Dans une entrevue, vous aviez dit que vous aviez la « tête dans les plumes et les pieds sur le bitume »...
C'est la description de la pochette de l'album. Elle résume assez bien mon état d'esprit. Cette photo a été prise par Youri Lanquette, un grand photographe qui a effectué la dernière séance photos de Kurt Cobain. Il a également travaillé avec The Fugees ou Bob Marley. J'ai eu la chance de le rencontrer et qu'il devienne un de mes amis. Il m'avait promis de faire mes photos pour mon troisième album. Nous sommes allés sur l'Île de Madeire pour réaliser ces clichés, à l'endroit même où l'histoire du Brésil a commencé et d'où sont partis les premiers Afro-Brésiliens.

Avez-vous vraiment été chanteuse de metal ?
Oui, en effet. J'ai fait aussi du punk. On est loin de ce que je fais aujourd'hui mais en même temps je suis brésilienne. Le groupe de metal le plus connu est brésilien et s'appelle Sepultura. Donc le rock fait partie de notre culture musicale. Et le punk est de retour aujourd'hui. Regardez, nous jouons au festival Paroles & Musiques qui programme aussi Trust, Ludwig Von 88, les Wampas...

Flavia Coelho [+ Gaël Faye + Hippocampe Fou], samedi 10 juin à 20h, au Fil dans le cadre du festival Paroles et Musiques 2017


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