Baby Driver : Ils en font des caisses

de Edgar Wright (G.-B., 1h53) avec Ansel Elgort, Lily James, Kevin Spacey, Jamie Foxx… (19 juillet)


Petit génie du volant, le mutique et mélomane Baby est le pilote préféré de Doc, un criminel envers qui il a une dette et qui le force à conduire sur des braquages. Quand Baby veut se ranger des voitures, Doc ne l'entend pas de cette oreille. Ça va swinguer.

Au commencement, il y eut The Driver (1978) de Walter Hill, polar taciturne et nocturne à cylindrées hurlantes, hystérisé par Bruce Dern pétant des durites. Puis vint la relecture purple-electroclash de NWR, Drive (2011), accélération sensible et refroidie par l'épure. Très logiquement surgit à présent la version bubble-gum, soigneusement clipée par un Edgar Wright vibrant davantage pour le rythme musical de son film que par les ronflements de moteurs — tant mieux, on n'est pas dans Fast and Furious non plus.

Au-delà du gimmick cool ou de l'artifice scénaristique, la musique entretient un authentique dialogue entre les personnages et l'histoire ; elle sculpte également le découpage autant qu'elle règle, pour la virtuosité du geste, le générique d'ouverture. Wright en use à bon escient, comme de l'humour, cet inattendu et bienvenu adjuvant son film de zombie Shaun of the Dead (2004). Récréation visible pour Kevin Spacey et Jamie Foxx, Baby Driver en est une aussi pour les spectateurs.


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