Eté 93 : Convalescence d'enfance

de Carla Simon Pipó (Esp., 1h34) avec Laia Artigas, Paula Blanco, Bruna Cusí… (19 juillet)


Barcelone, 1993. Sa mère morte du sida, la petite Frida est confiée à son oncle et sa tante. Enfant butée à l'œil sec, elle a du mal a accepter cette situation, ainsi que de se retrouver désormais grande sœur de sa cousine de 3 ans…

Inspirée de l'histoire intime de la réalisatrice, cette chronique d'un été cathartique laisse un sentiment impressionniste : ces bribes de choses justes sur l'enfance, traitées avec une infinie délicatesse et intelligence — en particulier dans le comportement ambigu de la gamine vis-à-vis de son entourage — qui donnent une sensation d'unité mal structurée.

Le film suit pour ligne directrice une belle idée : le cheminement du deuil, qui passe de l'inaccomplissement à sa résolution tardive, lorsque Frida réalise inconsciemment qu'elle est enfin à l'abri dans une famille stable et aimante. Dommage qu'il soit parasité par de petites mais dispensables facilités scénaristiques visant à surdramatiser artificiellement le récit. Ce sont sans doute ces ressorts trop prévisibles qui dénaturent la spontanéité globale, sans trop endommager le film : il reste la valeur du témoignage sur cette époque et le jeu des petites interprètes.


<< article précédent
La Région sauvage : Amant·e excellent·e