Cuivrissimo

Le festival du Monastier-sur-Gazeille demeure depuis déjà vingt-neuf ans "ze place to cuivre", chaque été au cœur du 43, dans la pointe nord-ouest du Parc rational des Monts d'Ardèche. Sont annoncés plus de quarante concerts en sept jours, dont une immanquable double-soirée, avec le duo jazz Airelle Besson et Lionel Suarez ainsi que l'étonnant Elephant Tuba Horde.


À chaque édition du festival de cuivres, le jazz se taille une belle part du gâteau et c'est bien souvent la soirée SPEDIDAM qui fait mouche. Un duo plutôt classieux foulera cette année les planches de la grande scène avec Airelle Besson (trompette et bugle) aux côtés de Lionel Suarez (accordéon), le 7 août.  Habituée aux formules intimistes (écoutez donc le magnifique titre Neige, sur l'album Prélude qu'elle enregistrait en 2014 avec le guitariste brésilien Nelson Veras), Airelle Besson est une des rares soufflantes à se détacher dans un milieu hyper masculin, avec un remarquable talent pour la composition, comme le prouve son dernier album en date, Radio One. Issu d'une famille d'accordéonistes, Lionel Suarez n'est lui plus à présenter, tant il a accompagné du beau monde depuis vingt ans, à commencer par Claude Nougaro. Les deux musiciens se connaissent bien puisqu'ils avaient déjà évolué ensemble au sein du Quarteto Gardel (avec le percussionniste Minino Garay et le violoncelliste Vincent Ségal), s'étant également retrouvés pour l'opéra-jazz de Laurent Cugny, La tectonique des nuages.

Tubacoustique

Même soir et même scène, univers totalement différent, l'Elephant Tuba Horde place sous les feux de la rampe un instrument d'ordinaire relégué au fond de l'orchestre, voire délaissé. Avec sur scène six tubas et une batterie, le groupe enchaîne dans une belle frénésie cuivrée de brillantes compositions originales, avec des arrangements taillés sur mesure pour cette formation des plus inhabituelles. Une musique plutôt musclée au service d'un show où l'humour n'est jamais loin. L'Elephant Tuba Horde rend ainsi justice à la grande famille des tubas (euphoniums, bugles, barytons…) et honore la mémoire de Marc Steckar, disparu en 2015, qui le premier ouvrait cette voie dans les années quatre-vingts.

Festival du Monastier, du 5 au 11 août, au Monastier-sur-Gazeille (Haute-Loire)


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Que Dios Nos Perdone : Ainsi saigne-t-il !