La Comédie scintille dans son nouveau décor

Majestueuse et toute de rouge vêtue, La nouvelle Comédie est fin prête à accueillir son public fidèle et en attirer de nouveaux. Le bâtiment de la Plaine-Achille a gardé l'âme industrielle de son ancienne vocation tout en se parant du charme d'une maison de création chaleureuse et ouverte. Visite guidée pour vous ouvrir l'appétit. 


Après 47 ans passés dans les locaux de la rue Émile Loubet, La Comédie investit comme prévu son nouveau bâtiment dans le quartier de la Plaine Achille. Et c'est peu dire qu'elle gagne au change ! Adieu locaux exigus devenus inadaptés aux formes actuelles de spectacle vivant. Sa reconstruction sur les friches industrielles de l'ancien site de la Société Stéphanoise des Constructions Mécaniques lui offre un outil sans commune mesure avec l'ancienne Comédie,  lui faisant gagner 50% de surface supplémentaire, essentiellement en espace artistique. Sur son nouveau terrain de jeu de 8 000 m² conçu par le cabinet Studio Milou Architecture, elle bénéficie désormais de deux salles de spectacle, l'une de 700 places qui garde le nom de Jean Dasté, l'autre de 300 places baptisée La Stéphanoise, ainsi que d'une salle de répétition aux dimensions du grand plateau.

Dans le top 5 des CDN

Un équipement de dernier cri qui hisse La Comédie de Saint-Étienne parmi les cinq centres dramatiques nationaux (CDN) les plus importants de France, et lui permet d'héberger des créations d'envergure sans être bridée par les contraintes techniques de sa vieille demeure. Car il ne faut pas oublier que la mission première d'un CDN est d'être une maison de création avec une salle de répétition digne de ce nom, ce dont les anciens locaux d'Émile Loubet ne disposaient pas, contraignant les artistes à répéter leur spectacle pendant les vacances scolaires et les temps de fermeture au public. Les élèves de l'École supérieure d'Art dramatique de la Comédie, qui s'entassaient tant bien que mal dans les coulisses de l'ancien théâtre, ont aussi bénéficié de l'appel d'air du nouveau bâtiment. Leurs espaces dédiés se déploient sur 600 m² dont deux studios de travail leur offrant des conditions idéales de montée sur les planches, et un joli patio planté pour leurs moments de détente.

Esprit industriel préservé

Les zones dédiées à l'accueil du public gagnent aussi en volume et en aération, avec un hall monumental ponctué de cubes dédiés à la billetterie, au vestiaire, à la librairie et au restaurant, sans boucher l'horizon de vue des visiteurs, ni entraver leur plaisir de déambuler entre patios, espaces intérieurs, et terrasse du restaurant. Pour les spectateurs retardataires arrivés au pas de course, le hall traversant offre deux entrées : soit par le nord si on arrive du parking du Zénith, soit par le sud si on arrive de la ville. Les visiteurs arrivés en avance en revanche pourront prendre le temps de la contemplation de cette architecture sobre et simple, jouant avec un effet de contraste créé par la cage de scène, sorte de lanterne culminant à 28 mètres et irradiant de ses ampoules led les soirs de représentation. Les originalités osées par les architectes se fondent harmonieusement dans l'esprit industriel du bâtiment historique, qui a été soigneusement préservé. L'ossature de l'ancien édifice industriel a ainsi été sauvegardée avec la reprise des formes de la nef originelle et la mise en valeur des anciennes charpentes métalliques. Cette réhabilitation jouxte la construction entièrement neuve qui abrite la salle Jean Dasté. Laquelle a bénéficié d'un traitement scénographique à la pointe du progrès, offrant une excellente distribution des accès artistes et technique, et surtout une disposition en pente douce des 700 fauteuils des spectateurs qui permettent une visibilité optimale quel que soit l'emplacement de leur siège. Bien sûr le public à mobilité réduite bénéficie d'un accès privilégié dans ce nouvel espace conçu selon les dernières normes en la matière. Personne n'est donc oublié dans cette nouvelle maison qui n'a pas perdu son âme dans le déménagement.


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Arnaud Meunier : « Rendre vivant le théâtre populaire »