« Se reconnaître dans le vécu du personnage »

Marilyne Fernandez et Saïd Ghanem, 18 et 17 ans, ont été repérés pour leur fougue et leur passion du théâtre lors d'un stage organisé par la Comédie pour les jeunes issus de milieux populaires. Ils joueront dans Alertes, une pièce mise en scène par Kheiredinne Lardjam, écrite par Marion Aubert à partir de témoignages de jeunes Stéphanois.


Quel a été votre parcours  avant d'être sélectionnés pour jouer dans cette pièce ? Quel est votre rapport au théâtre ?

Marilyne Fernandez :
J'ai découvert le théâtre au collège et ça m'a passionnée. Mais le déménagement de ma famille dans un petit village rural m'a privée de la possibilité de poursuivre des cours au lycée. À 15 ans, J'ai choisi de vivre chez ma grand-mère pour intégrer l'option théâtre au lycée Simone Weil à Saint-Priest-en-Jarez, et c'est là que j'ai découvert le stage égalité théâtre de la Comédie qui m'a permis d'intégrer l'aventure de cette pièce.

Saïd Ghanem : J'ai grandi dans un milieu ouvrier avec des grands-parents venus d'Algérie. Mon père, fan de Gabin et de Lino Ventura, m'a transmis la passion du verbe et du cinéma populaire français. Mais n'ayant pas les moyens de suivre des cours de théâtre, je me suis formé en autodidacte en écrivant des pièces de stand-up tout en suivant une scolarité "normale" jusqu'au bac. J'ai eu la chance de suivre un stage égalité théâtre à la Comédie en décembre dernier qui m'a conforté dans ma passion du théâtre et l'envie d'en faire mon métier. Et cette rentrée, je viens d'être admis à la classe préparatoire intégrée de la Comédie pour l'accès au concours des écoles supérieures d'art dramatique.

« C'est beaucoup plus facile de s'approprier un texte écrit avec notre langage quotidien. »

Qu'est-ce que ça fait de jouer une pièce inspirée de la vie de jeunes qui vous ressemblent ?

Marilyne Fernandez : Je joue le rôle d'une jeune femme très remontée contre la société, qui en veut au monde entier parce qu'elle galère avec 500 euros par mois. C'est vrai que c'est troublant de se reconnaître dans cette colère, cette révolte contre l'injustice, mais ça n'en est que plus passionnant à jouer.

Saïd Ghanem : C'est beaucoup plus facile de s'approprier un texte écrit avec notre langage quotidien. L'auteure et le metteur en scène nous laissent une marge d'improvisation tout en gardant l'ossature du texte, et c'est une manière de travailler très intéressante et valorisante. Quand j'ai lu le texte de mon personnage, Mehdi, j'avais l'impression que c'était moi. Cela donne une motivation supplémentaire de se reconnaître dans le vécu du personnage et ça rend l'émotion transmise au public plus forte et plus crédible.


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