LUTĒCE : « Rester sincères dans notre démarche »

Le duo lyonnais LUTĒCE fait partie des groupes les plus prometteurs du rap français. Flow nonchalant, thèmes introspectifs, Ian et Marty font partie des nouvelles signatures régionales à suivre de près, comme le prouve leur très réussi EP Lapse, sorti il y a tout juste un an. Rencontre.


D'où venez-vous ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Marty :
Nous sommes de Lyon, même si pour ma part je suis né à Saint-Étienne. Nous avons commencé l'aventure de LUTĒCE il y a maintenant 3 ans.

Pourquoi avoir choisi LUTĒCE comme nom de groupe ? Lutèce évoque forcément Paris et pour quelle raison avoir mis un macron sur le premier "e" ?
Ian :
Nous nous sommes rencontrés en faculté de l'histoire de l'art à Lyon. Même si nous ne travaillons pas aujourd'hui dans un secteur lié à cette formation, ces études représentent une étape très importante dans notre parcours. LUTĒCE évoque un peu cette époque avec un équilibre entre la Renaissance et l'ancien temps. C'est également lié à ce que nous voulons faire, à la vision équilibrée de notre musique. Le côté esthétique du mot nous a plu aussi.
Marty : Concernant l'utilisation du macron, il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, c'est une manière d'obtenir une certaine singularité. Ensuite, c'est l'accent du cancre, celui que l'on met quand on ne sait pas lequel choisir. Cela correspond également bien au fait que parfois, on n'a du mal à nous positionner entre rap et pop...

Dans vos textes, vous abordez des thématiques assez introspectives, le temps qui fuit, l'isolement, le spleen... Pourquoi abordez-vous ces questions-là ?
Marty :
C'est ce qui nous vient quand on écrit. C'est le feeling du moment. Pour Lapse, c'était ce que nous sentions au moment de l'écrire. Cela ne veut pas dire que nous resterons sur ce type d'idées dans nos futures productions.
Ian : Nous voulons rester sincères dans notre démarche. Nous abordons des choses personnels dans nos productions.

Concernant la composition, comment vous organisez-vous ?
Ian :
La configuration type de LUTĒCE est que je m'occupe principalement des instrus et de la prod' même si Marty intervient et donne son avis. Concernant les textes, chacun apporte sa contribution par ses propres écrits.

Vous avez travaillé avec King Doudou (producteur de Jorrdee, PNL). Comment avez-vous fait sa connaissance ?
Marty :
C'est assez simple, c'était lors d'une session studio où tout le milieu de Lyon était présent. Nous avons sympathisé puis il est intervenu sur un titre, puis deux et ainsi de suite.

Est-ce que jeudi sera la date de votre premier concert stéphanois ? Avez-vous une image du public que vous allez rencontrer ?
Marty :
Oui, ce sera notre première date à Saint-Étienne. Étant originaire de là, c'est intéressant de revenir. On ne sait pas trop comment cela va se passer. On sait que quelques personnes nous écoutent là-bas, vu les stats d'écoutes de nos titres et que l'on nous programme au Clapier. C'est encourageant et motivant !

Est-ce qu'il avantageux d'être un groupe de rap originaire de Lyon et de sa région aujourd'hui ?
Ian :
D'un côté, cela ne change rien d'être de Lyon ou de n'importe où. Il faut avoir une singularité à mettre en avant pour sortir du lot. Par exemple, Columbine avec qui nous serons sur scène au Clapier possède un rap avec des particularités et ils ont un succès mérité.
Marty : Le rap est la musique la plus écoutée actuellement. Il y a des rappeurs de partout et donc il est d'autant plus difficile de se faire une place. Après, concernant Lyon, c'est une ville où il se passe de nombreuses choses. Nous avons de la chance. Plusieurs collectifs sont très efficaces pour véhiculer cette musique.

Un album de LUTĒCE est-il prévu ?
Marty :
Nous allons d'abord sortir des productions en solo, puis nous sortirons avec LUTĒCE un nouvel EP début 2018.

LUTĒCE [+ Columbine + ZED], jeudi 5 octobre à 20h30 au Clapier (Saint-Étienne)


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Encore en corps, mes très chairs !