Ed Alcock shoote ses #Stéphanoisfiers

Le photographe anglais Ed Alcock possède un lien particulier avec Saint-Étienne. À travers sa série #Stéphanoisfiers, créée suite à la polémique liée à la publication en 2014 de l'article À Saint-Etienne, le centre-ville miné par la pauvreté par Le Monde, il propose des portraits de Stéphanoises et Stéphanois au cœur de leur ville. Après avoir été utilisé sur les supports de communication de la Comédie de Saint-Etienne, une expo d'une cinquantaine de photos vient d'être installée dans l'espace public pour marquer l'ouverture des nouveaux bâtiments du Centre dramatique national, créé par Jean Dasté.


Vous avez peut-être vu des panneaux avec des photos étonnantes fleurir entre la place Carnot et les locaux de la nouvelle Comédie de Saint-Étienne (sise désormais entre le Fil et le Zénith). Ces clichés présentent des Stéphanoises et des Stéphanois anonymes ayant été captés par l'objectif du photographe anglais Ed Alcock, dans le cadre d'une série de 108 portraits intitulée #StéphanoisFiers. D'abord publiées dans les objets de communication du Centre dramatique national de Saint-Etienne, une cinquantaine de ces photographies viennent d'être installées dans l'espace public pour marquer l'ouverture de la nouvelle Comédie. « J'ai eu l'idée du projet #Stéphanoisfiers suite à la publication fin 2014 de l'article du journal Le Monde qui a tant fait parler de lui, explique le photographe. J'en ai longuement discuté avec Arnaud Meunier et nous avons décidé de monter ce projet pour la plaquette de la saison 2016/2017 de la Comédie. Le projet a également été commandé par l'EPASE qui s'est demandé comment utiliser ce travail. L'idée d'exposer dans l'espace public me plaisait bien car n'importe qui peut y accéder et non pas seulement les gens qui sont "branchés culture". » Épaulé par Julie Laborde des Ateliers Morse, Ed Alcock a sélectionné une cinquantaine de portraits qui sont à découvrir jusqu'à décembre.

Un attachement sincère à Saint-Étienne

Lorsque l'on évoque avec lui son lien avec la cité ligérienne, il explique volontiers son attachement sincère et fort avec Saint-Étienne, notamment grâce à la ville dans laquelle il a passé son enfance. « Cela fait plus de deux ans que je viens régulièrement à Saint-Étienne. En comptant, j'ai dû passer​ près de 10 semaines sur place. Je suis assez attaché à cette ville désormais. Je vis à Paris mais j'ai grandi en partie à Sheffield, une ville anglaise assez similaire à Saint-Etienne. C'était un poumon économique du pays à une certaine époque grâce à l'industrie de l'acier et aux mines. Avec la politique de Thatcher​, elle n'est pas passée loin de la ruine et depuis une vingtaine d'années, elle se questionne sur sa réinvention. Comment exploiter ce que l'on possède pour faire quelque chose de nouveau. En quelque sorte, je connais cet esprit stéphanois. »

Pour le moment, cette exposition doit rester un "one shoot" mais comme l'explique Ed Alcock avec le sourire, « on ne sait jamais qui va passer dans une expo et se dire "tiens, ça serait bien chez moi ça"... C'est un peu la même chose avec les enfants, une fois qu'ils grandissent, ils vivent leur propre vie. En l'occurrence, ces photos sont en quelque sorte mes enfants stéphanois. (rires) »

Ed Alcock présente #Stéphanoisfiers, 50 portraits installés dans le quartier Manufacture,  entre la place Carnot et la nouvelle Comédie de Saint-Étienne, jusqu'au 1er décembre.
Plus d'infos sur Ed Alcock à cette adresse


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