Lille sera capitale mondiale du design en 2020, pas Saint-Étienne

En compétition avec Sydney, la Métropole de Lille vient d'être désignée Capitale Mondiale du Design pour l'année 2020 par la WDO - World Design Organisation. Du côté de Saint-Étienne Métropole, la décision avait été prise de ne pas candidater à ce label. Les raisons de ce choix sont de plusieurs ordres. Explications.


La nouvelle est tombée samedi 14 octobre à Turin. L'Organisation mondiale du design (WDO) a désigné Lille Métropole en tant que capitale mondiale du design pour l'année 2020. Pour la métropole des Hauts-de-France, c'est une grande satisfaction d'atteindre un tel objectif. « Nous sommes fiers et honorés de recevoir le titre de Capitale Mondiale du Design 2020. À travers Lille Métropole, c'est la France en tant que patrie du design qui a été choisie. Cette désignation représente une opportunité formidable pour le territoire métropolitain et national de faire rayonner notre capacité à se réinventer » déclare Damien Castelain, Président de la Métropole Européenne de Lille dans un communiqué. Mettant en avant « l'utilisation efficace du design par une ville pour stimuler le développement économique, social, culturel et environnemental » (source : site officiel de la WDO), ce label permettrait, selon le ministère des Affaires étrangères, d'attirer plus de 5 millions de visiteurs tout au long de l'année 2020 dans la métropole lilloise.

Nous restons la capitale française du design.

Du côté de Saint-Étienne, qui reste seule ville française labellisée créative design par l'UNESCO, on ne s'affole pas du verdict rendu par la World Design Organisation. « Nous félicitons Lille et nous leur souhaitons une pleine réussite pour cette année qu'ils vont consacrer au design, explique d'emblée Robert Karulak, vice-président de Saint-Étienne Métropole en charge du design. Ils nous ont contactés à de nombreuses reprises et vous imaginez bien que nous avons des relations régulières avec eux sur ce sujet. Nous continuerons à échanger lorsque nous aurons des expériences à partager. » Et on appuie le fait que Saint-Étienne reste la première à s'être positionnée sur la thématique du design pour entrevoir sa reconversion économique et culturelle. « Nous n'avons aucun problème avec Lille. Cette ville tout comme d'autres en France s'intéressent au design. Je pense notamment à Nantes. Ce qui est certain, c'est que nous avons été les pionniers dans ce domaine et nous restons la capitale française du design par une action permanente. Saint-Étienne et sa métropole correspondent à un territoire mobilisé autour du design. Et ce ne sont pas que des mots. »

Une raison financière, mais pas seulement

Toutefois, la question de la non-candidature de la métropole stéphanoise sur ce dossier de capitale mondiale du design mérite d'être posée. Les raisons invoquées pour ce choix sont justifiées de manière simple par l'élu. « Nous ne sommes pas dans cette démarche-là. Nous sommes dans une démarche quotidienne pour que le design innerve l'ensemble de notre tissu économique. » Lorsque l'on évoque la raison financière, Robert Karulak confirme. « C'est un projet très coûteux, assure-t-il. On nous annonce des chiffres dont on ne connaît pas la justesse. On parle de 15 millions d'euros dépensés par exemple par Séoul en 2010 pour être capitale mondiale du design. Je pense en effet qu'il faut entre 10 et 12 millions d'euros minimum. C'est un choix stratégique qui aurait pu être fait par notre territoire, mais ce n'était pas notre volonté. Vous savez, il y a eu également Lille capitale européenne de la Culture et cela n'a pas nui au Festival d'Avignon ou de Cannes... Ce sera certainement une très belle année pour Lille, autour de la thématique du design, mais nous sommes dans une dynamique de reconversion économique du territoire qui se construit progressivement. » 


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