Poupée de cire


Prenant le contre-pied de ses opéras-bouffes, le testament du compositeur de la Belle Hélène exhale ces effluves de lavande dont s'affublent les vieux messieurs "portant toujours beau". Pour son chant du cygne, délaissant l'archétype très "Second Empire" du tocard nouveau riche, il fuit sa consubstantielle "marque de fabrique". Les mésaventures sentimentales du poète Hoffmann, guidé vers son malheur par des personnages aux patronymes diaboliques (Coppélius, Docteur Miracle, Dapertutto), évoquent toutes les déclinaisons possibles de la parabole de la mort : Olympia n'est qu'une poupée sans vie, la chanteuse Antonia meurt du son de sa propre voix, et Giulietta, cupide, cherche à lui dérober son reflet dans le miroir. Pour incarner les trois femmes aimées, une seule et même artiste : Fabienne Conrad. Rompue à l'exercice, elle a déjà relevé le défi dans une production de l'Opéra de Rouen, dans laquelle elle fut très remarquée. Elle ne sera pas une inconnue pour le superbe chef David Reiland, avec lequel elle incarna, en juin dernier à Leipzig, Marie de Gonzague, dans la très médiatisée reprise du Cinq-Mars de Gounod. Florian Laconi, bien connu des stéphanois, incarnera pour sa part, l'infortuné Hoffmann.

Les Contes d'Hoffmann, les 7, 10 et 12 novembre à l'Opéra de Saint-Étienne


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Lucques aeterna