Barrio Populo : « Un hommage à la beauté »

Un peu moins d'un an après leur album Géographie du Hasard, le groupe stéphanois de chanson-rock Barrio Populo remet déjà le couvert, mais avec un disque différent des autres. Une "galette" originale, un hommage à la poésie et à la chanson françaises, intitulée "Cris d'Écrits" qu'ils présentent, comme à l'accoutumée, en primeur au public de la capitale ligérienne.


Pourquoi avoir monté ce projet d'album en forme d'hommage à la chanson et à la poésie françaises ?
Victor Coulomb :
Cela est venu d'une chose assez simple. Avec les Barrio, nous avons l'habitude depuis plusieurs années de ponctuer notre spectacle par des reprises de chanson françaises, que nous remettons au goût du jour. Notamment du Ferré, du Ferrat... Puis nous avons mis en musique des poèmes, d'abord anecdotiquement puis régulièrement. À chaque fois, cela plaisait beaucoup car ce n'était pas de la reprise pure, mais de la composition à partir de textes. Du coup, nous nous sommes dits que nous pourrions faire un album concept autour de cela. Le résultat est un hommage à la beauté, tout simplement.

Comment avez-vous sélectionné les différents textes présents sur ce disque ?
Tout simplement, j'ai repris des poèmes que j'aimais bien. Pour certains, cela fonctionnait bien, pour d'autres moins. Le tri s'est effectué ainsi. Pour les chansons le procédé était le même. Tous les textes choisis ont été importants dans mon parcours, m'ont porté. Et surtout, il fallait que le résultat ait un intérêt artistique que nous pouvions apporter à ces écrits.

L'idée n'est pas de reprendre à l'identique car l'original reste toujours bien meilleur que la copie.

C'est donc là la différence entre un simple album de reprises et un "album hommage"...
Oui, ce n'est pas un album de reprises. Il y a déjà la moitié des titres qui sont des poèmes à la base, donc jamais mis en musique ou en tout cas très rarement. Les rares reprises de chanson ont été transformées. Par exemple « P'tit Loup » ou « C'est extra » ont un côté beaucoup plus rock, nous avons changé des mélodies pour « Le Mal de Vivre »... L'idée n'est pas de reprendre à l'identique car l'original reste toujours bien meilleur que la copie. Nous voulions apporter quelque chose d'autre.

L'idée est de tourner avec ce "concept-album" ?
Oui, nous avons déjà quelques dates prévues mais nous n'allons pas abandonner le spectacle « Barrio ». Si nous arrivons à faire une trentaine de dates en France avec Cris d'Écrits et une quarantaine avec notre autre spectacle avec notre album Géographie du hasard sorti fin 2016, ce serait bien. Pour ce nouvel album, le concert est davantage destiné aux centres culturels, aux théâtres... à des ambiances plus intimistes, tournées vers le texte. C'est moins rock. Pourquoi pas faire ce spectacle dans des salles assises. C'est d'ailleurs le cas pour le lancement à la Salle Jeanne d'Arc à Saint-Étienne, alors que nous avions jusqu'à présent l'habitude de lancer nos albums au FIL.

Est-ce que cet album a aussi l'objectif de faire découvrir des textes classiques à des auditeurs qui ne les connaîtraient pas ?
Nous n'avons pas un objectif précis lorsque nous faisons de la musique. Nous n'essayons pas de nous dire que l'on écrit pour tel ou tel public... Mais par contre, dans les faits, c'est un peu ce qui se produit. Nous avons un public qui n'a pas forcément envie de connaître Ferré, Rimbaud ou Prévert. Ces chansons peuvent être un moyen de les amener vers leurs univers. Il y a eu une critique de Michel Kemper qui expliquait que c'était de l'« éducation populaire ». Cela me parle bien. Tout ce que l'on fait avec Barrio Populo n'a pas pour objectif de plaire ou de toucher un certain public. Nous faisons ce qui nous semble beau et avoir du sens.

- Barrio Populo, vendredi 24 novembre à 20h30, salle Jeanne d'Arc à Saint-Étienne
- Album Cris d'Écrits (Carotte Productions), sortie le 24 novembre


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