Le potache est servi


Empesée, embourbée, prétentieuse, la cinglante caricature du "compositeur contemporain de Wolfgang" n'épargne aucun poncif musical ni aucun...canard. Jouant sur la symbolique du cor (horn : les cornes), La Plaisanterie Musicale K.522 de Mozart n'y va pas avec le dos de la cuiller. Quelle idée mutine que de servir ce farceur potage lors d'un des dîners-concerts de musique de chambre à l'Hôtel Mercure ! Comme Rabelais, Molière ou Shakespeare avant lui, le divin chenapan croque la nature humaine comme personne, sa vanité, son péché d'orgueil, bref, les compositeurs à la mode, aujourd'hui passés à la trappe. On ne se lasse pas de cette géniale parodie d'une vingtaine de minutes, où l'oreille s'égare dans un tourbillon de médiocrité. Cruel, ce jeune freluquet de trente ans, à qui l'Histoire aura, bien sûr, tout pardonné. Le Sextuor en mi b Majeur de Ludwig van Beethoven, même si le ton en est léger, entrouvre un destin beaucoup plus glorieux, voire héroïque, à un instrument cantonné à des rôles subliminaux comiques ou satiriques. Le cor, avec Beethoven acquiert ses lettres de noblesse. Son usage ici, inaugure les marbres des futurs héros de l'histoire de la musique... Mahler, Strauss, John Williams et tant d'autres.

Un naturel à (ne pas) chasser, jeudi 14 décembre 2017 à 19h30 à l'Hôtel Mercure de Saint-Étienne


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Neige martienne