Mary et la fleur de la sorcière : L'éclosion d'un talent

de Hiromasa Yonebayashi (Jap., 1h42) animation…


À peine a-t-elle emménagé chez sa grand-tante que Mary découvre dans la forêt d'étranges fleurs bleues conférant à qui les utilise des pouvoirs magiques… pour une nuit. Grâce à ceux-ci, Mary accède à Endor, l'école de magie dirigée par l'inquiétante Madame Mumblechook…

Transfuge de Ghibli, Hiromasa Yonebayashi a créé le Studio Ponoc pour mener à bien ce projet hors de l'oppressante tutelle du duo Miyazaki/Takahata. Certes, les deux vieux maîtres n'ont plus de commandement hiérarchique sur son travail, ils continuent cependant d'exercer une influence artistique manifeste — comment pourrait-il en être autrement, après un demi-siècle de règne sur la japanimation ? 

Adapté d'un roman anglais ancêtre d'Harry Potter, Mary et la fleur de la sorcière se prête aisément à une transposition dans l'imaginaire nippon (peuplé de sortilèges, de métamorphoses, d'êtres enchantés vivant en osmose avec une nature protectrice) et sa culture, où la tradition et la transmission familiales occupent une place prépondérante — cela, sans parler de l'icono de la collégienne en uniforme, car en ce moment ce serait plutôt mal vu.

Hiromasa Yonebayashi renoue avec des thèmes développés dans Pompoko, Mon voisin Totoro, Princesse Mononoke ou Le Voyage de Chihiro, se révélant le plus respectueux des disciples, peut-être à son corps défendant. Et s'il se montre aujourd'hui moins affranchi de ses aînés que ses contemporains Mamoru Hosoda, Shunji Iwai ou Masaaki Yuasa, son talent est tout autant prometteur.


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