Oubliez les couchers de soleil californiens, faites place à la noirceur enveloppante et le folk vaporeux d'Emily Jane White. Depuis une dizaine d'années, l'Américaine s'évertue à partager la beauté d'une musique fragile et pleine de grâce. Pour sa tournée européenne de début 2018, elle se présente seule à la guitare. Délicatesse et intimité assurées.
Les États-Unis ont toujours eu l'habitude de fournir en permanence des artistes folk parmi les plus généreux et talentueux. L'État de Californie fait d'ailleurs figure d'exemple dans ce domaine. Emily Jane White fait partie du renouveau marqué par une vague d'artistes américaines telles Marissa Nadler ou Alela Diane. Cette armada s'est accaparée la musique folk sombre et mélancolique et a marqué un tournant décisif dans le style. Avec son cinquième album studio, They Moved In Shadow All Together, sorti en 2016, la jeune Californienne explore le thème, certes dur, des traumatismes et violences connus par l'être humain. Abordant tantôt la virulence des propos et des gestes racistes ou envers les femmes, les compositions minimales sont agrémentées de paroles piquantes mais aussi de mélodies à la beauté implacable. Le contraste est saisissant. À l'image des titres Frozen Garden en ouverture de l'opus, Womankind ou Black Dove. La maîtrise musicale et vocale d'Emily Jane White est impressionnante sur chaque piste, transformant ce disque en référence folk.
Deux ans après cette œuvre majeure, Emily Jane White reprend la route, cette fois-ci en solo. Simplement accompagnée de sa guitare, elle baladera son magnétisme vocal et sa mélancolie dans quelques salles privilégiées. Au programme, de l'émotion à l'état pur et l'assurance de se délecter de chaque note drapée de douceur et de l'harmonie céleste qui s'évapore à chacune des apparitions scéniques de l'Américaine. De plus, la présence de House of Wolves, présentant son nouvel EP, fera doucement sortir de l'hiver le public qui aura la chance de découvrir ce plateau musical inédit et rare en terres stéphanoises. Une opportunité à saisir, indéniablement.
Emily Jane White [+ House of Wolves + Faik], jeudi 29 mars à 20h30 au Fil